Un masque de Gorgone, un bien archéologique algérien, se trouve aujourd'hui en Tunisie, parmi les biens confisqués de Sakher El-Materi, déplore la ministre algérienne de la Culture, Khalida Toumi.
Mme Toumi parle d'«un acte de violation», de la part des autorités tunisiennes, qui ont exposé le masque de Gorgone en Tunisie «malgré la demande de sa restitution par l'Algérie».
Cet objet imposant sculpté dans le marbre blanc, de près d'un mètre de haut, volé en 1996 sur le site antique d'Hippone dans l'est algérien, est un bien «pourtant répertorié» comme algérien. Son exposition en Tunisie est contraire aux «accords bilatéraux et conventions de l'Unesco» sur la récupération des biens culturels, illégalement acheminés à l'étranger, s'insurge Khalida Toumi.
En 2012, Mehdi Mabrouk, ministre de la Culture tunisien, avait promis que le masque de Gorgone, retrouvé début 2011 dans la demeure de Sakher El-Materi, gendre de Ben Ali, le président déchu, serait «restitué à l'Algérie après le parachèvement des procédures légales».
«Sous prétexte du procès de Sakher El Materi pour trafic de pièces archéologiques, le masque avait été gardé jusqu'alors comme pièce à conviction», écrivent nos confrères d'''Algérie Focus''.
Le ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk, s’est engagé, le jeudi 16 mai, dans une déclaration à l’agence algérienne APS, à restituer aux autorités algériennes le masque de Gorgone, dès le parachèvement de «certaines mesures légales».
Le ministre tunisien a indiqué que le masque de Gorgone «est précieusement protégé» par les services de son ministère.
I. B.