tsunami 5 22''Tsunami'', nouvelle création du tandem Jalila Baccar et Fadhel Jaibi, sera présentée au Théâtre National de Chaillot, à Paris, les 23, 24 et 25 mai : une Tunisie qui marche vers la guerre civile.

Depuis plus de quarante ans, le metteur en scène Fadhel Jaïbi dépeint la Tunisie dans tous ses états. Après le prémonitoire ''Yahia Yaïch-Amnesia'' (2009-2010), présenté au Festival d'Avignon, qui osait mettre en scène le procès d'un dictateur (Ben Ali) et anticiper sa chute, le voici qui continue la chronique des événements agitant la Tunisie avec ''Tsunami'' pour plonger les spectateurs dans les heures troubles de l'après-révolution qui fut le déclencheur du Printemps arabe.

Politique fiction : Hayet, une jeune fille de 25 ans, fille d'un responsable politique islamiste, s'enfuit lorsqu'elle découvre qu'on veut la marier sans son consentement à un cousin. Elle découvre les mille et un visages de la société tunisienne, dont celui d'Amina, une femme d'une soixantaine d'années, ancienne militante de gauche et des droits de l'homme, qui a vu tous ses rêves de transformation sociale s'effondrer. Il se noue entre elles une relation dialectique et affective qui donne à entendre la complexité d'une société qu'elles voient marcher vers la guerre civile.

Les deux personnages féminins de ''Tsunami'' cristallisent les enjeux et les contradictions de la révolution tunisienne en y remettant au centre la place des femmes et de la jeunesse.

Le metteur en scène Fadhel Jaïbi est en résidence internationale à Chaillot.

«Acteurs laïques engagés dans la révolution tunisienne de 2010, annonciatrice du gigantesque tsunami des ''printemps arabes'', Fadhel Jaïbi et Jalila Baccar questionnent aujourd'hui leurs concitoyens sur les dérives théocratiques totalitaires qui leur paraissent menacer les acquis de la révolution de jasmin et de plus de soixante ans d'histoire tunisienne», note le critique Jean-François Perrier à propos de ''Tsunami''. Il ajoute : «C'est un théâtre-fiction qu'ils imaginent, pour faire surgir les dangers d'aujourd'hui en nous plongeant dans un futur anxiogène de guerre civile. En s'installant au cœur d'une famille musulmane et au cœur des conflits qui la traversent, en reprenant et en inversant le mythe d'Antigone, ils s'interrogent sur ce dont demain sera fait en Tunisie et dans le reste du monde, puisque le destin des nations est maintenant mondialisé.»

Le spectacle est en arabe dialectal tunisien sur-titré en français.

La distribution comprend, aux côtés des incontournables Jalila Baccar et Fatma Ben Saidane, Ramzi Azïez, Mohamed Ali Galaï, Nour El Houda Belhadj Rhouma, Oussama Jamei, Toumadher Zrelli, Bassem Aloui, Ali Ben Said, Oumaima Bahri et Lobna Gannouni.

Réservations : 01 53 65 30 00 ou sur le site internet du Théâtre Chaillot.

Source : communiqué.

Illustration: Théâtre National de Chaillot.