Bayram Kilani, plus connu par son nom de scène Bendir Man, a annoncé que les agents de la sécurité ont refusé d'assurer la sécurité de son spectacle au Festival de Gabès, le 24 juillet.
C'est Bendir Man lui-même qui a rapporté que le syndicat des forces de sécurité a envoyé une lettre aux responsables du festival leur annonçant que sa sécurité du chanteur ne sera pas assurée, car «c'est un rappeur».
Cette allergie des policiers aux rappeurs a certainement pour origine la chanson de rap ''El Boulissiya Kleb'' (Chiens de policiers) de Weld El 15, qui a coûté au jeune rappeur une condamnation à deux ans de prison ferme, avant que la peine ne soit commuée à 6 mois de prison avec sursis.
Bendir Man faisait d'ailleurs partie du comité de soutien à Weld El 15, et ceci pourrait expliquer cela.
D'une part, le chanteur engagé n'est pas un rappeur et il ne manque pas de le rappeler dans un post facebook au syndicat de la police. Ensuite, les forces de l'ordre ne sont-il pas tenus d'assurer la sécurité de tout citoyen tunisien, peu importe ce qu'il est, ce qu'il fait ou ce qu'il pense?
Bendir Man, qui n'a pas l'habitude de mâcher ses mots, a adressé ces 3 lignes au syndicat de police, qui pourraient aggraver son cas aux yeux des agents de l'ordre:
«1. Je ne suis pas un chanteur de Rap, imbécile !
2. Assurer la sécurité lors des festivals n'est pas une faveur. On vous paie pour cela, c'est l'argent du contribuable, sans compter les pots de vins que vous amassez durant les festivals.
3. Moi-même je ne mettrai plus un sous au bénéfice de l'Etat, bon vent!».
Lotfi Ben Jeddou, le ministre de l'Intérieur fera-t-il la sourde oreille, ou bien, en homme de droit, recadrera-t-il ses troupes, leur rappelant leur devoir?
Y. N. M.