Bayrem Kilani (alias Bendir Man) vient de sortir un nouveau single ''Ghenaya lik'' (Je chante pour toi), une chanson d'amour pour la Tunisie. Il parle ici de ses projets et de ses ambitions : rester lui-même, tout en devenant quelqu'un d'autre! (Écouter la chanson)
Propos recueillis par Yüsra N. M'hiri
Kapitalis : Tu apparais très peu sur cette nouvelle chanson, est-ce voulu?
Bayrem Kilani : Je suis producteur, auteur et compositeur de cette chanson. J'y effectue un passage express pour laisser la voix et la voie aux autres. J'aime produire et me dévouer aux autres. Cela est plus conforme à ma vision et j'en tire une grande satisfaction. Et puis, je cherche, surtout, à être innover. Même à ce niveau-là...
Peut-on dire que cette chanson est plus «sérieuse», si l'on peut dire, que les précédentes?
Bendirman est plutôt connu pour être un humoriste, qui affectionne la satire et l'ironie et écrit des chansons sarcastiques. Mais je ne suis pas que cela. J'ai beaucoup de nouveaux projets. Je veux faire découvrir d'autres facettes de mon personnage. Je souhaite faire bientôt de grands spectacles et il faut pour cela une autre écriture, d'autres types de chansons et un grand travail de production.
Je garderai, bien sûr, les traits de caractère du personnage que le public connait, avec le même style et dans la même veine humoristique, tout en entamant une autre phase de ma carrière.
Les jeunes représentants de la scène alternative ont-ils réellement un avenir en Tunisie, ou bien est-ce juste une vague passagère?
Pour les jeunes artistes, l'avenir ne se fera pas seul. Soit on travaille dur et on fait tout pour créer cette nouvelle scène à laquelle on aspire, innovante et ouverte au monde, soit on revient à la case départ. C'est pour cela, d'ailleurs, que je ne réponds jamais aux détracteurs, parce que je présume que nous n'avons pas de temps à perdre...
Ce qu'on est en train de faire est mille fois plus important que le «crêpage de chignon alcoolisé» qui nous tient lieu de critique musicale. Alors taisons-nous un peu et surtout bossons beaucoup, agissons, produisons, et notre pays ira mieux.