''Soumoud'' (Résistance), un court métrage réalisé par un groupe de jeunes artistes et qui fait le buzz sur la toile, appelle à récupérer la révolution, volée par des islamistes cherchant à faire régner la terreur dans un pays épris de paix. VIDEO.

Par Yüsra N. M'hiri

Ce court-métrage tunisien, réalisé par Amine Chiboub et produit par la société Atlas Vision, met en scène un jeune homme, interprété par l'acteur Marwen Ariane, qui, en se réveillant le matin, se découvre le corps recouvert de blessures. Il se lève péniblement et se remémore alors les moments forts de la Révolution, puis le retour de manivelle, après que les islamistes aient accédé au pouvoir, à la faveur des élections du 23 octobre 2011.

Dans la tête du jeune homme, les souvenirs et les images foisonnent : liberté d'expression biaisée, violences banalisées, assassinats politiques, répression des journalistes et des artistes, montée du terrorisme, division du peuple, légitimité électorale consommée, dictature en marche...

Le jeune homme se sent abusé, et réalise que les objectifs de la révolution ont totalement été mis de côté, oubliés, enterrés. «Réveille-toi mon pays et panse tes plaies», lance-t-il. Et se hâte, alors que l'élan révolutionnaire se réveille en lui, de rejoindre une foule de manifestants qui se battent pour la liberté.

Le réalisateur, qui souhaitait être sûr de ne risquer aucune poursuite judiciaire suite à la diffusion de sa vidéo, a sollicité l'avocat Ghazi Mrabet, qui l'a assisté juridiquement dans la mise sur pieds de son projet.

Marwen Ariane a indiqué à Kapitalis que tous ceux qui ont participé à la réalisation de la vidéo sont bénévoles. Leur objectif étant de militer pour la liberté d'expression et se battre contre «la nouvelle dictature qui cherche à se mettre en place dans le pays».«Il est temps, de se réveiller et de militer pour l'instauration d'une vraie démocratie en Tunisie, comme celle rêvée un certain 14 janvier 2011», a-t-il ajouté.