Les Marsois se mobilisent contre le projet de démolition du pont de Marsa Plage. 15 associations de la ville se sont constituées en comité pour dire «NON à la démolition du Pont de Marsa Plage!»
Pourquoi cet attachement à ce petit ouvrage que l’on ne remarque même pas quant on passe par cette station balnéaire au nord de Tunis ? Pour les Marsois, ce pont fait partie du patrimoine historique de la ville et, à ce titre, l'Institut national du patrimoine (INP) plaide plutôt pour sa restauration.
Maquette du projet du nouveau pont de La Marsa. Les habitants de la ville estiment qu’ils n’ont pas été consultés à ce propos. De même, aucune étude d’impact n’a été validée par l’Agence nationale pour la protection de l'environnement (ANPE). Si elle existe, cette étude n'a pas été communiquée. Les habitants estiment aussi que «la délégation spéciale de La Marsa est provisoire et non élue et n’a pas à prendre des décisions sur des projets aussi importants». Pis encore : elle refuse de remettre les dossiers d’expertise aux associations. Une zone qui a vocation de devenir piétonne. Dans un communiqué diffusé à cet effet, les Marsois estiment qu’un nouveau pont est inutile à Marsa-Plage, «qui a la vocation de devenir zone piétonne», et un pareil projet pourrait léser les commerçants. Ils craignent, par ailleurs, que la circulation générée par le nouveau pont augmente la pollution sonore et aérienne. Dernier argument avancé par les opposants au projet: son coût est jugé exorbitant, soit un million de dinars, qui auraient mieux utilisés pour améliorer le cadre de vie dans les quartiers défavorisés de la commune. Raouf Riahi conseiller en matière de partimoine et et membre fondateur de l'Association de sauvegarde de la ville de La Marsa (ASVM) estime, pour sa part, que le renouvellement du pont est «une option de techniciens, mais qui doit être conjuguée avec celle de la sauvegarde du patrimoine, ceci dans la mesure où restaurer et sauver l'authenticité peut être possible.» Dans une lettre au président de la Délégation spéciale de La Marsa, les 15 associations demandent de «prendre connaissance des expertises effectuées et des critères d'évaluation qui ont déterminé le choix de démolir le pont». Ils expriment aussi leur «préoccupation concernant les nuisances notamment sonores et visuelles potentielles occasionnées par l'élargissement du pont», ainsi que leur souhait de «disposer d'informations plus détaillées sur le projet (revêtements, matériaux, traitement paysagers, détails…)», afin d'avoir «une lecture plus détaillée du projet» et «comprendre quels sont les facteurs ayant présidé au choix du maître d'oeuvre». I. B. |