Les 16e Journées théâtrales de Carthage (JTC) s’ouvriront ce soir avec la pièce de Fadhel Jaïbi et Jalila Baccar ‘‘Tsunami’’, et se poursuivront jusqu’au 30 novembre.
Cette nouvelle édition, mise sous le signe de «l’enracinement dans l'époque», se veut plus ouverte sur le théâtre contemporain à travers une programmation variée mêlant spectacles, colloques, ateliers et expositions. Exprimer notre époque «Pour cette édition 2013, nous avons ouvert de larges espaces à la création contemporaine. Sur les scènes du festival, nous verrons de nombreuses oeuvres qui sont autant d'expériences pour exprimer notre époque, ses préoccupations et ses conflits, selon des styles et des cachets contemporains», indique, Wahid Saâfi, directeur du festival, dans sa note introductive. En vue d'incarner le principe d'ouverture de ces Journées sur les régions de l'intérieur et de la décentralisation de l'offre culturelle, les organisateurs ont veillé à ce que les spectacles soient présentés dans plusieurs espaces culturels à Tunis, la capitale, mais aussi à Kairouan, au Kef, à Sfax et Médenine. A la cérémonie d'ouverture, ce vendredi soir, le public aura l'occasion d'assister à une animation de rue à l'Avenue Habib Bourguiba, avant d'accéder (sur invitation) au Théâtre municipal de Tunis où sera présentée la pièce "Tsunami" de Fadhel Jaibi et Jalila Baccar. La création théâtrale tunisienne en force Depuis plus de 40 ans, ce metteur en scène dépeint la Tunisie dans tous ses états. Après "Khamsoun" (Corps otages) en 2006, "Yahia Yaich" (2010) qui osait évoquer la question de la succession à la tête de l’Etat sous le règne du dictateur Ben Ali et anticiper ainsi sa chute, Jaibi continue à parler des événements agitant la Tunisie contemporaine avec "Tsunami" (2013), où il plonge le public dans les moments troublants de l'après-révolution. Pour cette édition, le théâtre tunisien sera présent avec 39 spectacles : 20 de théâtre professionnel, 4 amateurs, 5 de laboratoire, 8 pour enfants et 2 de théâtre danse. Parmi les créations professionnelles à succès programmées, figurent "Klem Ellil, zéro virgule" de Taoufik Jebali, "Monstranum's" de Ezzeddine Gannoun, "Stand by", "Richard 3" de Jaâfar Guesmi et "Arrahib" de Mounir El-Argui. Présences arabe et africaine sub-saharienne Des spectacles de théâtre viennent du monde arabe, et notamment de Jordanie (‘‘Le gardien de la prophétie’’), Algérie (‘‘Supposition de ce qui a été’’), Sultanat d'Oman (‘‘Noce sauvage’’), Syrie (‘‘Nuit-intérieur’’), Koweït (‘‘Bouchiya’’), Irak (‘‘Passeport’’), Liban (‘‘L'obéissant’’), Libye (‘‘La cage’’), Arabie Saoudite (‘‘Brouhaha’’), Yémen (‘‘Pérégrinations de Saba’’), Maroc (‘‘Des larmes au Khôl’’ et "Le mien"), Egypte (‘‘La nuit du sud et Macbeth’’) et Palestine (‘‘3 en 1’’ et ‘‘Le voyage de Ridha’’). Le théâtre africain sub-saharien sera représenté par 4 productions : "En bordure du quai" (création panafricaine), "Conversation entre Toussaint Louverture et Lamartine" (Guinée), "Compteur à zéro" (Congo) et "Châteaux en Espagne" (Niger). Côté européen, les JTC ont programmé 7 pièces: "Réunions" (Espagne), "L'odeur de la poudre" (Italie), "Je vous ai compris" (Belgique) et "Le temps des sirènes" (Suisse). A elle seule, la France présentera 3 créations : "Les fourberies de Scapin", "Dans ma valise" et "Kamikaze". Outre les spectacles, des rencontres porteront sur deux thèmes : "La critique de l'expérience" (25 et 26 novembre) et "Pas de publics nouveaux sans écritures neuves" (25 novembre). Rencontres, ateliers, expositions... Le premier colloque traitera de tous les aspects du théâtre depuis le début du 20e siècle et tentera d'analyser cette expérience par le biais de méthodes critiques qui, dans la mesure du possible, évitent l'usage d'approches diachroniques. Des professionnels tunisiens et français débattront du thème "Pas de publics nouveaux sans écritures neuves", une rencontre qui sera marquée par la projection du film documentaire "Territoires de l'art" qui traite du compagnonnage d'une chorégraphe brésilienne avec le théâtre Jean Vilar. Les comédiens amateurs ou professionnels pourront prendre part à 3 ateliers consacrés à "la dramaturgie du mouvement: impulsions physiques pour raconter des histoires" et à "la découverte de la comédie dell'Arte". Un atelier pour marionnettistes portera sur l'exploration de la manipulation des diverses marionnettes (à gaine, sur table, portée, triangle...). Au programme, également, des expositions d'affiches du Festival international des JTC (à la salle 4e art) et de photos du Centre national des arts dramatiques et scéniques de Gafsa (maison de la culture Ibn Rachiq). I. B. (avec Tap). |