La chanteuse tunisienne Syrine Ben Moussa donnera un spectacle de fusion arabo-espagnole, intitulée ‘‘De Séville à Tunis’’, les 6 et 7 décembre 2013 à 20h30 à l'Institut du monde arabe (IMA).
Musicologue, Syrine Ben Moussa est aussi une des rares femmes interprètes solistes du malouf, la variante arabo-andalouse que se partagent l’Est algérien, la Tunisie et la Libye. Originaire de Testour, un des bastions tunisiens du style hérité de la communauté juive et musulmane de Séville, la jeune chanteuse renoue à sa manière ce lien musical qui a rattaché pendant des siècles l’Ibérie et le Maghreb. Lien que l’artiste tunisienne sublime avec son inspiration captivante d’Abenamar, fameuse romance du dialogue entre Juan II, roi de Castille, et Abenamar Yûsuf IV, émir de Grenade, en 1431, un demi-siècle avant la fin de l’Andalousie musulmane. Syrine crée aussi une passerelle à la fois robuste et délicate entre l’art de l’Andalousie arabe et le flamenco qu’élaboreront dès le XVIIIe siècle des nomades venus d’Orient avec leur sensibilité mêlée aux diverses cultures qui s’y sont épanouies au fil du temps. Le timbre velouté, le chant habité par l’histoire, entre qanûn, guitare, percussions, contrebasse, violon, Syrine Ben Moussa réussit à introduire judicieusement dans les noubas mauresques, le plus souvent contemplatives, les déchirements de la douleur du cante jondo et le chant profond gitan de Rosa Ángeles García Clavijo. Deux manières marquées par les arabesques, les fioritures acrobatiques qui font leur magie, alors que les gestes résolus et les pas énergiques de la danseuse de Cordoue, Melisa Calero Caro, leur impriment une chorégraphie impressionnante.  Participent au concert, de Séville, Rosa Angeles Garcia (chant), José Torres (guitare) et Melisa Calero (danse), et de Paris: Zied Zouari (violon), Iyadh Labbene (alto), Nicolas Bauer (contrebasse), Khalil Chékir (kanûn), Dhamane Khalfa et Benjamin Farrujia (percussions). Source : communiqué. |