Me Ghazi Mrabet a appelé une nouvelle fois le pouvoir législatif et tous les responsables politiques à abroger la loi de 1992 relative aux stupéfiants, très répressive et condamnant les jeunes à la prison, comme le chanteur Kafon, qu’il a décidé de défendre.
Le rappeur Ahmed Laabidi alias Kafon a été arrêté fin juin 2013 et condamné par le tribunal de première instance de Ben Arous à un an d’emprisonnement et à 1.000 dinars d'amende pour consommation de cannabis. Kafon est l'un des rappeurs tunisiens les plus connus dans le pays et à l’étranger grâce à ses chansons engagées ‘‘Cha9 cha9’’, ‘‘Tititita’’ et, surtout, ‘‘Houmani’’. Ecrite et composée avec son ami le rappeur Mohamed Amin Hamzoui, le clip de cette chanson a été visionné par plus de 6,2 millions personnes sur le web, record dans l'histoire de la chanson tunisienne. Me Ghazi Mrabet a confirmé à Kapitalis que la famille de Kafon l'a chargé, lundi, de défendre les intérêts du jeune rappeur. Condamné depuis le 9 juillet 2013 à un an d'emprisonnement et à 1000 dinars d'amende pour consommation de drogue, Kafon purge toujours sa peine à la prison civile de Mornaguia, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Tunis.
Les moyens financiers de Kafon, qui n’a jamais perçu un sou de droits d’auteur pour ses chansons diffusées à longueur de journée par les stations radios, ne lui permettait pas d'engager un avocat lors de son procès et a commis l'erreur d'interjeter appel du jugement de première instance, se privant ainsi du bénéfice de la liberté provisoire qu’aurait demandé un avocat. La lenteur de la justice tunisienne a fait en sorte qu'aucune date du procès en appel n'a encore été fixée et ce depuis plus de cinq mois. Me Mrabet a, cependant, assuré qu'il fera son possible pour que les procédures judiciaires soient accélérées et que Kafon soit libéré le plus rapidement possible. Y. N. M. |