Condamné le 9 juillet 2013 à un an de prison pour consommation de drogue, le rappeur Kafon devait comparaitre, aujourd’hui, pour son procès en appel. Son avocat, Me Ghazi Mrabet, espère obtenir sa libération.
Ahmed Laabidi alias Kafon purge sa peine à la prison civile de Mornaguia, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Tunis, après que le tribunal de première instance de Ben Arous l’ait condamné, il y a 7 mois, à un an d’emprisonnement et à 1.000 dinars d'amende pour consommation de cannabis. Le jeune chanteur, dont les moyens financiers sont limités, n’avait pas été défendu par un avocat, lors de son procès en première instance. Depuis le 7 janvier, il est défendu par Me Mrabet. Ce dernier, qui était l’avocat de deux autres rappeurs, Weld El 15 et Klay BBJ, renouvelle, à l’occasion de ce nouveau procès, son appel à abroger la loi de 1992 qui condamne lourdement les consommateurs de stupéfiants. «Cette loi est très répressive. Elle condamne les jeunes à la prison, et on ne leur apporte aucune aide. Kafon a déjà purgé plus de la moitié de sa peine, n’est-ce pas déjà trop?», a déclaré Me Mrabet à Kapitalis. L’avocat, qui a rendu visite, hier, à son client, a indiqué que ce dernier se porte bien. «Il garde le moral et croit en la justice. Et remercie tous ceux qui le soutiennent», a-t-il ajouté. Du fond de sa cellule, Kafon n’a pas chômé. Puisqu’il a écrit d’autres chansons, qu’il espère produire après sa libération. Rappelons que Kafon est le co-auteur de la chanson ‘‘Houmani’’, écrite et composée avec son ami, le rappeur Mohamed Amin Hamzoui. Le clip de cette chanson a été visionné par plus de 6,2 millions personnes sur le web, record dans l'histoire de la chanson tunisienne. Kafon, qui n’a pas encore écouté sa chanson, enregistrée après son incarcération, n’a pas perçu, non plus, de droits d’auteur. Il sortira de prison aussi pauvre qu’il y est entré. Y. N. M. |