Le 8e Festival du Rire se déroulera du 1er au 9 février à Tunis, Gammarth, Sousse et Sfax. Une quinzaine de soirées sont au programme, dont 5 internationales, pour vous faire mourir de... rire.
Par Zohra Abid
Grâce au coup de pouce salutaire de ses partenaires et sponsors (Tunisiana, Tunisair, ATB, agences de voyages, hôtels...), qui lui ont renouvelé leur confiance pour la 8e année consécutive, la société Yalil Prod a annoncé, lors d'une conférence de presse, jeudi 23 janvier, à Tunis, le programme de la 8e session de son Festival du Rire. Les Tunisiens ont donc une petite semaine pour renouer avec l'humour et rompre avec la grisaille de leur quotidien marqué par la crise.
A l'écoute des scènes locale et internationale
«Comme vous le savez déjà, il est très difficile de faire rire. L'humour exige un travail de longue haleine. Il faut parfois toute une année pour écrire une pièce humoristique. Il faut compter aussi 3 mois de répétitions. Tout cela pour espérer arracher le sourire d'un spectateur. Et ce n'est pas donné», explique Anis Montacer, gérant de Yalil Prod. Il ajoute: «Pour cette session, nous avons cherché à ne pas tomber dans la répétitivité. Plus de 300 personnes ont prêté main forte à ce festival, qui explore les scènes locale et internationale, pour concocter un programme de qualité et à la hauteur d'un événement qui, au fil des ans, a gagné en maturité et notoriété.»
Vue de la conférence de presse.
M. Montacer n'a pas oublié de rendre un hommage posthume à l'humoriste Nasreddine Ben Mokhtar, décédé le 28 février 2013. «C'est au Festival du Rire de l'année écoulée que Nasreddine a donné son dernier spectacle. On s'en souvient tous comme si c'était hier. Il donnait son spectacle alors qu'il était malade et ne voyait même pas son public, c'était, pour nous, un moment de très grande émotion», a-t-il tenu à rappeler, comme pour signifier que, derrière le masque du comédien et la joie de l'artiste, il y a toujours une part de tristesse et de souffrance.
Un mélange de styles
Au programme, côté tunisien, on annonce ''Nahdi & Nahdi'' de Mohamed Ali et Lamine Nahdi, ''Baladi Ethani'' (Mon second pays) de Mohamed Jebali et ''In"Ach'' de Kamel Touati.
«Dans ''Baladi Ethani'', j'ai voulu mettre en lumière la relation complexe et sujette aux malentendus entre l'artiste, le public et les médias. J'ai voulu tenter ma chance dans un one-man-show, un genre que j'affectionne particulièrement, et faire l'expérience des planches. C'était un rêve, un défi et une nouvelle expérience dans ma carrière professionnelle», explique le chanteur Mohamed Jebali.
Venu tard au théâtre, ce dernier semble déjà mordre à l'hameçon. Il se confie: «J'ai déjà joué dans un court métrage, 4 feuilletons télé, un feuilleton radiophonique... Mais je reste, avant tout, un chanteur... Dans mon premier one-man-show, j'ai pris en considération les critiques, je me suis ramassé et, après plusieurs représentations, je crois que mon spectacle est en train de prendre».
L'auteur et interprète de ''Baladi Ethani'', qui a reconnu des failles dans son one-man-show, a finalement été sélectionné par Yalil Prod. «Si nous avions retenu son spectacle, c'est qu'il est intéressant. Nous y avons assisté à la salle Le Mondial et jugé bon de le programmer», a précisé le gérant de Yalil Prod.
Visiblement plus confiant, Mohamed Ali Nahdi a présenté son spectacle en recourant aux mots d'esprit. «Avec ''Nahdi&Nahdi'', je vous le promets, ce sera 120% de rire et non 100%. La première partie, d'une durée de 40 mn, sera réservée à Lamine Nahdi (son père, NDLR). Il va présenter un cocktail de ses œuvres censurées sous l'ancien régime. A cette étoile montante, nous souhaitons beaucoup de succès (sourire). Le reste, vous allez le découvrir avec moi, c'est à consommer sans modération», a-t-il lancé avec sa verve et son humour habitues.
Demandez le programme
''Nahdi&Nahdi'' assurera l'ouverture du festival, le samedi 1er février, au Théâtre municipal de Tunis (TMT).
Kamel Touati, qui a brillé par son absence lors de la conférence de presse, présentera son spectacle "In'Ach'', le dimanche 2 février au TMT, le vendredi 7 février au Movënpick de Sousse et le samedi 8 février au Théâtre municipal de Sfax.
''Baladi Ethani'' de Mohamed Jebali sera donné le 1er février au Théâtre municipal de Sfax.
''Grosse Chaleur'', comédie de l'humoriste français Laurent Ruquier et du metteur en scène Anthony Marty, sera présentée le lundi 3 février au TMT. La distribution réunit Arnaud Cermolacce, Mathilde Boubin, Jacques Huynh, Elisabeth Fremondière et Virginie Molina.
''3 Nsé'' (3 Femmes), comédie mise en scène par Noomen Hamda, réunit dans les principaux rôle Mohamed dahech, Jamila Chihi et Aïcha Attia, sera donnée le mercredi 4 février au TMT, le vendredi 7 à Sfax et dimanche 9 février à Sousse.
Ali Bougheraba de Marseille, l'«homme aux moustaches», qui a fait plusieurs apparitions à la télévision, donnera son spectacle, le jeudi 6 février au TMT de Tunis.
Ariane Brodier, ex-présentatrice sur M6, donnera son spectacle, ''Ariane», le vendredi 7 février au TMT.
Malik Ben Talha, qui a commencé en 2010 au Jamal Comedy Club (société de Djamal Debouze), présentera ''Malik se la raconte'', le samedi 8 février, au TMT.
Enfin, un spectacle music-hall et piano à bretelles est aussi prévu, le samedi 8 février, au Movënpick de Sousse.
Mais la veille du démarrage du festival, Yalil Prod a prévu une mise en bouche avec une soirée d'ouverture, le 31janvier, à l'hôtel Carthage Thalasso Resort à Gammarth. Spectacle et dîner à 200 dinars la personne.
Pour les autres soirées du festival, les billets varient entre 15 et 45 dinars.
«Les prix ont été revus à la baisse, conjoncture économique difficile oblige», a cru devoir préciser Anis Montacer.