Un rayon de lumière vient éclairer le quartier administratif de Montplaisir au centre-ville de Tunis avec l'ouverture de la galerie d'art Asht Art. Une initiative courageuse de son propriétaire, l'artiste peintre Othman Kraiem.

Par Samir Messali

La galerie – sise au n° 12, rue New Delhi, Montplaisir (par l'avenue Kheireddine Pacha) – en est déjà à sa quatrième exposition. La première a exposé des œuvres de peinture sur toile de Othman Kraiem lui-même sous le titre «Immersion mythique», suivie de «Eclosion» et «Pluralité», présentant des œuvres de peinture, de photographie et de tapisserie de jeunes artistes diplômés de l'Institut des beaux arts.

Pour la quatrième exposition, le public aura l'occasion et le privilège de découvrir une collection des œuvres de l'artiste peintre suisse Lilly Luwac. Ce sera du 17 au 28 février 2014 (1).

Lilly Luwak, plasticienne née en 1940 à à Widnau, St Gallen, en Suisse, a fait ses premiers pas dans la décoration et l'art moderne puis elle séjourne à Berlin pendant 6 ans (1063-1969) pour y achever ses études artistiques, avant de s'installer à Paris où elle réalise l'essentiel de ses œuvres. «Elle promène nonchalamment son pinceau trempé dans l'acrylique claire et en tire des formes déliées, germinatives», note un critique d'art à propos de ses travaux.

Luwak a beaucoup voyagé et exposé en Suisse, Allemagne, France, Tunisie, Côte d'ivoire, Amérique du sud, USA et Japon. Oui vous avez bien lu Tunisie. C'était il y a déjà longtemps, à ses débuts, en 1976.

Luwak a aimé la Tunisie et a eu un coup de foudre pour les îles Kerkennah où elle a décidé de s'installer jusqu'à la fin de ses jours. Mais le destin en a voulu autrement. Puisqu'elle a décédé à Paris le 27 juillet 1993.

«Luwak fait partie de ces artistes qui sont comme des étoiles filantes dans un ciel de velours. Partie trop tôt, sans doute (...). L'une de ses dernières expositions, à Fribourg en 1991, lui avait valu d'être considérée comme ''un peintre abstrait de l'absolu''. Les titres de ses œuvres (huiles sur toile) peintes en grand nombre à Kerkennah, sa seconde patrie, expriment bien ce sens de la spiritualité à toute épreuve : ''Visions'', ''Culte'', ''Transcendance'', ''Hommage à Sigmund Freud''», écrit ''La Presse'' dans son édition du 11 septembre 1993.

Salah Baccouche a bien voulu ressusciter Luwak en exposant certaines de ses œuvres à Asht'Art. Une oeuvre et un parcours à re-découvrir.