L’occasion: le Prix littéraire Poulina 2010, remporté par les éditions Nirvana, pour leurs deux ouvrages consacrés au poète Al-Shebbi et aux aqueducs et temples des eaux de Zaghouan à Carthage.


Abdelwaheb Ben Ayed n’est pas seulement un chef d’entreprise avisé et un développeur infatigable, il est aussi un homme féru d’art et de culture. La Medina Mediterranea, qu’il a érigée à Yasmine Hammamet, selon un concept  inédit et audacieux, en est une preuve éclatante. La réhabilitation du palais de Hammouda Pacha à la médina de Tunis, transformée en un espace culturel et un restaurant gastronomique en est une autre. C’est, d’ailleurs, dans ce lieu gorgé d’histoire, restauré avec goût, et dans le respect de ses spécificités architecturales, que Poulina Group Holding (Pgh) a organisé, selon une heureuse tradition, la cérémonie d’attribution du Prix littéraire Poulina 2010.

Dans la pure tradition
Cette cérémonie, rehaussée par la présence de M. Mohamed Raouf El Basti, ministre de la Culture et de la Préservation du patrimoine, s’est déroulée, avant-hier soir, en présence d’une pléiade d’écrivains, éditeurs et représentants de la presse nationale. M. Ben Ayed était entouré de ses collaborateurs et des trois membres de son jury, l’écrivain et journaliste Ridha Kéfi, l’historienne Mounira Chapoutot-Remadi, et l’historien Faouzi Mahfoudh, lauréat du Prix Poulina 2009 pour son bel ouvrage ‘‘Kairouan, la gloire de l’Islam’’.

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M. Ben Ayed remettant son chèque à M. Boujmil

Cette année, le Prix littéraire Poulina a été dédié aux ouvrages consacrés au patrimoine tunisien, dans sa grande diversité et sa double dimension, matérielle et immatérielle, a expliqué M. Ben Ayed. Le prix, auparavant décerné aux écrivains et sur la base de manuscrits de romans inspirés des atmosphères des médinas arabes et musulmanes, a ciblé, cette année, les éditeurs et les ouvrages déjà publiés, a expliqué le Pdg de Poulina Group Holding.
«C’est là une manière d’honorer ces artistes de l’ombre sans lesquels les livres n’existeraient pas et qui, grâce à leur créativité et à leur maîtrise des techniques de l’impression moderne, parviennent à éditer des ouvrages de haute facture artistique, de vrais bijoux en somme qu’on aime lire, admirer, toucher et aimer», explique, de son côté, Ridha Kéfi, président du jury.

Nirvana ou l’édition en mode extase
M. Raouf Basti, qui a porté pour l’occasion un habit traditionnel, composé d’une jebba couleur vert olive et d’une chéchia rouge écarlate, cadrant merveilleusement avec le lieu et l’esprit de la cérémonie, a exprimé sa joie de remettre, pour la seconde année consécutive, le Prix littéraire Poulina, qui plus est, dans un espace qui respire l’histoire et la culture millénaires de la Tunisie. Le ministre a souligné à cette occasion que ce prix, l’un des plus importants de la scène culturelle nationale, s’inscrit dans une louable politique de mécénat visant la sauvegarde et la réhabilitation de notre patrimoine national, et répond à la volonté présidentielle d’un engagement plus soutenu des acteurs du secteur privé dans les activités culturelles. Il a ensuite procédé à la remise du prix au lauréat de cette année, M. Hafedh Boujmil, directeur des éditions Nirvana, pour deux ouvrages.


M. Basti remettant son prix à M. Hafedh Boujmil

Le premier, ‘‘Abû-L Qâsim Al-Shebbi’’, présente des extraits de poèmes du grand poète national tunisien, préfacés par Mabrouk Mannaï, traduits en anglais par Ameur Ghedira, et en français par Samir Marzouki, et calligraphiés par Amor Joumni en caractères arabes maghrébins, dans une série de planches d’une rare beauté, où les lettres, les mots et les vers se déclinent en courbes tantôt tendres et lascives, tantôt imbriquées et échevelées, selon un rythme intérieur d’une écriture moderne, à l’audace inégalée, celle du grand poète du Djérid.
Le second livre édité par Hafedh Boujmil, et qui a forcé aussi l’admiration des membres du jury est ‘‘Le Chant des nymphes. Les aqueducs et les temples des eaux de Zaghouan à Carthage’’ de l’archéologue Naïdé Ferchiou.
«C’est une petite merveille, un véritable hymne à notre patrimoine par la beauté du texte et des photographies, par la très grande sensibilité artistique de l’auteure et ses compétences scientifiques indéniables. Les photographies d’Antony Vidal ont rehaussé les textes de Mme Ferchiou», explique le président du jury, qui loue aussi la qualité de la mise en page et de l’impression réalisée par l’éditeur.  
La soirée, animée par une troupe musicale traditionnelle, s’est poursuivie, dans une ambiance d’échanges conviviaux autour d’un dîner aux mets succulents concoctés par le chef-cuisinier du restaurant Hammouda Pacha.
Le président de l’Union des éditeurs tunisiens, M. Nouri Abid, qui a fait le déplacement de Sfax à Tunis en voiture pour prendre part à la cérémonie, a exprimé le souhait que le Prix littéraire Poulina soit consacré, au cours de ses prochaines sessions, aux éditeurs et à l’édition du patrimoine. Ne fut-ce que pour le récompenser pour l’effort ainsi consenti, les responsables du Prix ne pourront qu’exaucer son vœu.

Y. M.

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