Tagada, biblio-café ou café librairie, situé à la rue de Lénine, au centre-ville de Tunis, est un espace de rencontre, de détente et de lecture. On peut y consommer à volonté livres et cafés.
Par Yüsra N. M'hiri
Habib Daly, propriétaire de l'espace, vise, par son projet, à développer le goût de la lecture qui tend à se perdre avec la nouvelle génération, féru du web et du monde virtuel. Il souhaite également contribuer à la promotion de la culture et à l'animation de la vie intellectuelle. «Cet endroit est convivial, on peut y lire et échanger autour d'une boisson chaude ou d'un jus frais», explique M. Daly. Il poursuit: «Les livres peuvent être empruntés le temps de la consommation ou même achetés. Et j'invite les artistes à exposer dans mon espace, pourvu que la culture soit mise en valeur».
Habib Dali ne fait pas mystère de ses pendants de gauche.
M. Daly, ancien militant de gauche, originaire de Gafsa, affiche dans son café-bibliothèque les photos de célèbres militants, notamment Nelson Mandela et Che Guevara, pour la valeur de symbole qu'ils constituent pour les jeunes générations, mais aussi des Tunisiens comme Georges Adda, Mohamed Brahmi et Chokri Belaïd.
Le promoteur ne cache pas ses penchants de gauche en affichant des citations de Karl Marx, ou encore des messages contre l'islamisation rampante de la société. Sur une affiche on peut lire: «Les extrémistes religieux allument les bougies que la vérité viendra éteindre naturellement».
Le café-biblio n'est pas spacieux, mais en y entrant, l'ambiance feutrée et studieuse aidant, l'envie de feuilleter un livre ne manque pas de vous prendre.
Le concept, assez nouveau en Tunisie, doit être encouragé et, surtout imité et dupliqué dans les quartiers résidentiels, de la capitale et des autres villes, où la culture manque terriblement.