Un monument d'époque byzantine (7-8e siècle après J.-C.), premier témoignage d'une présence chrétienne, a été récemment découvert à Skanès, à Monastir (centre-est), près de l'ancien Palais présidentiel.
C'est une «découverte majeure pour l'antiquité tardive» a déclaré Hajer Krimi, chargée des recherches archéologiques et historiques à l'Institut national du patrimoine (INP) de Monastir. «En Tunisie, nous n'avons pas de découverte semblable sauf des églises ou des lieux de culte» a-t-elle ajouté. Ce monument se trouve près du musée de Bourguiba, dans la zone touristique intégrée, sur un lot de 800 m2, où des fouilles ont été menées sur 100m2. «Cela confirme les récits d'historiens anciens sur la présence d'une communauté chrétienne à Monastir sur une seule phase d'occupation, sans civilisation plus ancienne ou plus récente», explique la spécialiste de l'antiquité. «On y a trouvé un plan qui ressemble à une galerie marchande avec des mises à jour de sept pièces ou boutiques, et, dans chacune d'elles, on a récupéré des lampes en céramique chrétienne décorées avec des scènes bibliques en très bon état», a encore indiqué Mme Krimi, ajoutant que «de grosses amphores de stockage de marchandise et beaucoup d'objets en verre, notamment des coupelles en verre antique, ainsi qu'un nombre important de la monnaie en circulation de l'époque, ont été également récupérés». Les murs de ce monument, où aucune présence islamique n’a encore été révélée, hauts de 2 m, sont en opus-africanum, mode de construction spécifique à l'Afrique du Nord à l'époque romaine, un mélange de grands, moyens et petits blocs de pierre. «Cette découverte fait suite à une fouille préventive, après l'appel d'un propriétaire qui avait trouvé des vestiges dans son terrain en janvier 2014 et pour l'instant les travaux s'arrêtent et le propriétaire sera engagé à respecter le site et nous informer sur chaque nouvelle trouvaille après construction», note Mme Krimi. «Les Romains appelaient Monastir Ruspina et les Arabes Monastir, ce qui laisse entendre qu'il y avait un ou des monastères dans la ville et cette galerie, ainsi que ces objets, confirment cette appellation», relève encore l’archéologue. Source : Tap. |