L’épouse de l’ex-ministre de la Justice Noureddine Bhiri avait promis au chanteur Kafon une libération après 10 jours d’une visite qu’elle lui a rendue en prison, du temps où son mari était en poste. Évidemment, ce fut une promesse en l’air…
Libéré le 19 mars après avoir purgé 8 mois de prison pour consommation de stupéfiant, Ahmed Laâbidi (alias Kafon), auteur du célèbre tube '‘Houmani’’, a bénéficié d’une liberté conditionnelle, après que la société civile, ses camarades et son avocat Ghazi M’rabet l’aient soutenu dans sa mésaventure. Kafon est revenu, samedi sur Mosaïque FM, sur les conditions de son incarcération et son expérience des prisons tunisiennes. Il a, entre autres révélations, affirmé que l’avocate Saïda Akremi, épouse de l’ex-ministre de la Justice Noureddine Bhiri (Ennahdha), lui a rendu visite à la prison, sans préciser la date exacte ni l’objet de cette visite. Mme Akremi Bhiri, on le sait, est présidente d’une Association de défense des prisonniers politiques, mais Kafon n’était pas ce qu’on peut appeler un «prisonnier politique». Sa visite n'avait donc aucune justification. C'est ce qu'on appelle un passe-droit Qu’est-elle allé faire auprès de Kafon? N’a-t-elle pas dû observer le devoir de réserve que la présence de son époux dans le gouvernement lui imposait? Mme Akremi Bhiri a cru devoir indiquer à Kafon qu’elle écoutait sa chanson dont elle est fan et qu’elle comptait l’aider à quitter la prison. Selon Kafon, elle lui a même promis qu’il sera libéré dans un délai de 10 jours. Le chanteur, qui a eu la faiblesse de la croire – une femme de ministre ne doit pas mentir, pensait-il –, s’est mis à distribuer ses affaires et ses bons d’achats à ses compagnons de cellule. Mais les 10 jours passèrent, puis 20, puis 30, puis des mois, et rien à l’horizon… Kafon a donc dû attendre la liberté conditionnelle, dont il a bénéficié le 19 mars au soir, sur la demande de son avocat, déposée le 4 mars dernier. Y. N. M. |