DOC-a-TUNISLa 9e session du festival Doc à Tunis, consacré eà la thématique de l’environnement, se tiendra du 2 au 6 avril 2014.

Dès son lancement en 2006, avec, pour sous titre, «La voix du regard», Doc à Tunis a suscité un véritable engouement du public et un accueil enthousiaste des professionnels et des médias. En ces temps-là où toute expression était suspecte et sous contrôle, le message implicite véhiculé par l’événement était clair : il s’agissait d’ouvrir les yeux, d’aiguiser l’esprit critique du spectateur-citoyen pour lui permettre d’aller au-delà des apparences et de la langue de bois afin de percevoir la complexité du monde en tout lucidité.

Responsabilité et écocitoyenneté

Dans le contexte de transition que traverse actuellement le pays, Doc à Tunis se devait d’être au diapason de la réalité et, par conséquent, en phase avec les préoccupations immédiates de la société.

Nul n’ignore les situations difficiles auxquelles les Tunisiens sont toujours confrontés: dégradation de l’environnement, envahissements des ordures, retour de la faim et de maladies archaïques, pénuries d’eau, coût de l’électricité, inflation, précarité et misère sociale, controverses sur les nouvelles sources d’énergie, pollution industrielle, etc.

D’où le choix de consacrer l’édition 2014 du festival à l’environnement, compris dans toute l’étendue et la complexité de son acception, avec comme ambition, de contribuer à l’émergence d’un nouvel être au monde, basé sur la responsabilité, cela s’appelle l’écocitoyenneté. Mais dès lors qu’on parle environnement, surgit la question de sa perception, de sa pertinence et de sa prise en compte par la société.

En effet, à qui s’adresse-t-on? Aux gouvernants dont les stratégies de développement décident de notre avenir? Aux privilégiés qui s’offrent le luxe de se préoccuper de la qualité de la vie? Aux classes moyennes en cours de paupérisation qui ont du mal à joindre les deux bouts? Aux démunis, aux exclus qui n’arrivent pas à manger à leur faim? A quel niveau situer un problème incontournable? Est-il envisageable d’en faire l’économie?

Il faudra pourtant faire preuve d’audace pour prendre à bras le corps le problème, en inventant peut-être une forme de Smig environnemental autour duquel rassembler un consensus national.

A l’issue d’un processus de concertation avec des partenaires engagés pour cette cause, quatre pistes de réflexion ont été retenues, elles portent sur autant de thématiques couvrant un large spectre de questions environnementales qui seront abordées à travers Forum d’idées, projections de films et débats publics : l’eau, la biodiversité marine, la pollution urbaine, et la transition énergétique.

Doc-a-Tunis-Affiche

L’eau : La grande soif !

Elément vital pour l’homme et la nature, traditionnellement considérée comme un don du ciel, l’eau est une denrée rare, inégalement répartie sur la planète où de très nombreuses populations n’y ont pas accès. On estime à 232 millions de personnes, vivant dans 26 pays, qui souffrent de pénurie d’eau.

Toutes les activités humaines, qu’elles soient de consommation ou de production, sont demandeuses d’eau.

La gestion de la ressource eau est, pour la communauté internationale, le sujet d’une préoccupation constante.

En raison de la répartition inégale de l’eau douce (9 pays se partagent 60% des ressources en eau douce du monde), de son offre limitée et d’une demande sans cesse croissante, notamment liée à l’accroissement démographique et à la croissance économique, l’eau est devenue un enjeu stratégique et, conséquemment, un enjeu de politique nationale et internationale. La question est devenue cruciale en Tunisie.

La biodiversité marine: préserver le littoral et ses ressources

Par «biodiversité» on désigne la diversité biologique du monde vivant (faune, flore, écosystèmes), c’est à dire, tous les processus, les modes de vie ou les fonctions qui conduisent à maintenir un organisme en vie.

La biodiversité est fragile. La pression humaine (urbanisation, déforestation, agriculture intensive) dégrade des milieux qui constituent l'habitat naturel de nombreuses espèces. La biodiversité marine est menacée par la surpêche et la pollution.

Avec 1500 Km de côtes, la Tunisie est particulièrement vulnérable à la menace.

La pollution dans tous ses états: des villes propres pour une vie digne

Messages d’alerte! SOS! Nos quartiers croulent sous les ordures! Les égouts se déversent devant nos portes! Le plastique envahit nos campagnes! L’air qu’on respire est empoisonné! Notre santé et celle de nos enfants sont en jeu!

Même si la pollution urbaine est le résultat de multiples causes liées à l’activité humaine, nul besoin d’être un expert en environnement pour comprendre ce que cela veut dire.

Chacun dans sa rue, son quartier, sa ville, son village est en permanence confronté aux innombrables nuisances qui lui gâchent la vie et menacent sa santé.

La pollution urbaine déclenche des réactions en chaîne dont les effets, pas toujours visibles, peuvent avoir des conséquences redoutables sur la santé publique et un coût économique élevé pour la collectivité.

La transition énergétique : Quelle énergie pour demain?

La notion de transition énergétique désigne le passage du système énergétique actuel utilisant des ressources non renouvelables vers un bouquet énergétique basé principalement sur des ressources renouvelables et ce, par le développement de solutions de remplacement des combustibles fossiles et des matières radioactives.

La transition énergétique est un processus long qui relève de décisions politiques. Vers quelle stratégie se dirige notre pays? C’est l’affaire de l’Etat, à travers les plans de développement, de l’aménagement du territoire, les choix économiques et sociaux qui devront prendre en compte cette question prioritaire de l’énergie de demain.

Focus Yann Arthus-Bertrand

Le réalisateur français, militant écologiste, qui compte parmi les documentaristes les plus emblématiques en matière de défense de l’environnement, nommé en 2009 par l’Unesco «Ambassadeur de bonne volonté» du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) avec quatre films: ‘‘Home’’ (2009), un état de la planète, notre maison commune, ‘‘La soif du monde’’, réalisé par Pinatanida et Baptiste Rouget-Luchaire (2012), un voyage autour de la terre, qui révèle le monde mystérieux et fascinant de l’eau douce et de la dure réalité de ceux qui en sont privés, grâce à des images spectaculaires; ‘‘La Méditerranée, notre mère à tous’’ (2013), retour aux sources de la mer du milieu, berceau de culture et d’échanges humains, et ‘‘Planète océan’’ (2012), ode visuelle à l’écosystème marin.

Source : communiqué.