Selon le quotidien israélien ‘‘Haaretz’’, un éditeur tunisien serait en discussion avec des auteurs israéliens pour la traduction (et l’édition) de leurs ouvrages en langue arabe en Tunisie.


L’éditeur tunisien, qui aurait demandé de garder l’anonymat pour des raisons de sécurité personnelle, serait en négociation avec l’auteur israélien Amos Oz et le traducteur israélo-arabe Altayeb Ghanayem pour la traduction des œuvres du premier et d’autres auteurs israéliens en arabe. Il aurait même confirmé l’information dans une conversation téléphonique avec le journaliste du quotidien israélien ‘‘Haaretz’’, qui a rapporté l’information.
«Je suis en train d’élaborer une liste de livres du monde entier pour la traduction et la publication», aurait déclaré l’éditeur. «Mes seules considérations sont celles de la qualité et l’intérêt que pourraient avoir les livres pour les lecteurs tunisiens», aurait-il ajouté.  
Amos Oz, dont le roman ‘‘A Tale of Love and Darkness’’ (‘‘Conte de l’Amour et de l’obscurité’’) pourrait être proposé pour la traduction, a déclaré, pour sa part, qu’il serait heureux de voir ses œuvres publiées en Tunisie. «Je suis absolument convaincu que les traductions d’œuvres littéraires construiront un pont entre les peuples et détruiront les stéréotypes», a déclaré Oz, qui a déjà eu trois romans traduits en arabe.
Ghanayem, qui vit à Baka al-Garbiyeh, a déclaré: «À mon avis, la ‘‘bibliothèque arabe’’ souffre d’un déficit à la fois quantitatif et qualitatif.» «Les traductions feront découvrir la littérature hébraïque au public au Maroc et en Tunisie», a-t-il ajouté. Le traducteur n’explique pas cependant les raisons de ce «ciblage» des Tunisiens et des Marocains. Ni les conditions économiques de l’opération : qui va payer les frais de la traduction et, éventuellement, ceux de l’édition, sachant les difficultés de diffusion des ouvrages littéraires en Tunisie et dans tout le monde arabe?
Plus réaliste, Nili Cohen, le directeur de l’Institut pour la traduction de la littérature hébraïque, estime que les projets de traduction de la littérature hébraïque en arabe échouent parfois, «car il y a des forces qui s’opposent à la normalisation des relations entre Israël et les Etats arabes.»
Parmi les écrivains israéliens dont les œuvres ont déjà été traduites en arabe, ‘‘Haaretz’’ cite David Grossman, Sami Michael et Ruth Almog.

Y. M.