Des artistes demandent la grâce présidentielle pour 4 de leurs collègues incarcérés depuis le 20 septembre 2013.
Les quatre artistes sont Slim Abida, Yahya Dridi, Abdallah Yahya et Mahmoud Ayed, condamnés à un an de prison pour consommation de stupéfiants. Au moment de leur arrestation, ils travaillaient, sous la conduite du réalisateur Nejib Abidi, sur un film-documentaire, relatant les difficultés et les injustices que rencontrent certains de leurs concitoyens. Ce qui a fait dire à certains de leurs camarades, artistes et activistes de la société civile, que leur procès a un caractère politique et que la consommation de stupéfiant n’est qu’un prétexte. Dans un communiqué, l’organisation Reporters Sans Frontières a dénoncé la saisie de quatre disques durs contenant les rushs filmés par les documentaristes appartenant à Nejib Abidi et Abdallah Yahya. «Les agents de l’ordre ont confisqué les documents, lors de la perquisition, alors que les artistes auraient été arrêtés pour consommation de cannabis. De plus, cette confiscation, n’apparait pas dans le procès-verbal», a dénoncé l’organisation de défense de la liberté d’expression, pour souligner le caractère politique du procès. Des membres de la société civile ont mis en ligne une pétition adressée au ministère tunisien de l’Intérieur et à l'ambassade de France à Tunis, où ils demandent une grâce présidentielle pour les détenus, à l’occasion de la Fête des Martyrs, le 9 avril courant. «Cette affaire ne témoigne pour nous que d'une profonde injustice et prouve une fois de plus que la loi 52 (relative à la consommation de stupéfiants) continue de servir comme levier de répression dont les premières victimes restent toujours les jeunes artistes et militants», expliquent-ils. Les artistes, Tunisiens et Français, signataires de la pétition, pensaient que leurs camarades allaient être libérés le 20 mars dernier, à l’occasion de la Fête de l’Indépendance, mais il n’en fut rien. Ils espèrent les voir enfin libres le 9 avril courant. Y. N. M. |