Saber Mansouri et Mohamed Bardi ont décroché, dimanche soir, le prix littéraire Comar d'Or 2014 distinguant les meilleurs romans tunisiens de l'année.
Par Zohra Abid
Saber Mansouri a été primé pour son premier roman publié en français, ''Je suis né huit fois'', aux éditions du Seuil, à Paris, et Mohamed Bardi distingué pour la seconde fois par le même prix, grâce à son roman en arabe ''Diwan Almawajeê'' (Le recueil des douleurs).
La cérémonie de remise des 18e prix littéraires Comar d'Or s'est tenue au Théâtre municipal de Tunis, en présence du ministre de la Culture Mourad Sakli, et de Rachid Ben Yedder, président du groupe El Amen, dont la compagnie d'assurances Comar, organisatrice de l'événement, est l'un des fleurons, ainsi que de plusieurs personnalités du monde des lettres, des arts et des médias.
La Bonbonnière était, d'ailleurs, archipleine et plusieurs invités ont dû suivre l'événement debout.
Une bonne moisson
Dans son mot de bienvenue, Rachid Ben Jemiâ, Pdg de la compagnie Comar et de sa filiale Hayett, spécialisée dans l'assurance-vie, cinéphile averti et fondateur du prix, est revenu sur le Comar d'Or, créé selon lui dans le but «d'encourager les Tunisiens à l'écriture en général et au roman en particulier dans les deux langues» arabe et française, traditionnellement utilisées par les écrivains tunisiens.
Saber Mansouri recevant son Comar d'Or des mains du ministre de la Culture Mourad Sakli.
Cette année, 32 romans étaient en lice (13 dans la langue de Molière et 19 dans celle d'Al Moutanabbi) et la moisson, selon M. Ben Jemia, était plutôt «bonne, encourageante et d'un très haut niveau littéraire».
Le jury de la session, composé de Meriem Belkadhi, Ahlem Ghayéza, Najet Tnani, Samir Marzouki et Nabil Radhouane (pour la partie française); et Hayet Saïeb, Saloua Saâdaoui, Chokri Mabkhout, Kamel Gahha et Abdeljabbar El Euch (pour la partie arabe) a souligné les qualité d'écriture, l'humour et la fraîcheur des romans primés, dont la lecture suscite autant de curiosité qu'elle donne du plaisir.
Le Prix Découvertes en français a été attribué à Nejib Turki pour ''Le Destin apprivoisé'', et en arabe à Fathi Jamil pour ''Bab El Bahr''.
Celui du Jury en français a été décerné à Khaoula Hosni pour ''D.A.B.D.A.'', et celui de la langue arabe à Emna Rmili Oueslati pour ''Al Baqi''.
Enfin, les Comar d'Or distinguant les meilleurs romans de l'année, remis par le ministre de la Culture Mourad Sakli, ont été décernés à Saber Mansouri pour ''Je suis né huit fois'' et à Mohamed Bardi pour ''Diwan Almawajeê''.
Aya Daghbouj chante Saliha.
Hommage à Saliha et Marquez
Lors de cette soirée, marquée par un heureux mariage entre la littérature et la musique, un hommage a été rendu à Saliha, la diva nationale, à l'occasion du centenaire de sa naissance (1914-2014). La jeune chanteuse Aya Daghbouj, originaire de la région du Kef (nord-ouest) comme Saliha, a interprété avec sa voix sublime quelques titres du répertoire de la chanteuse keffoise.
La soirée a été clôturée par son aîné Zied Gharsa qui a repris quelques chansons du patrimoine tunisien, excellant, comme à son habitude, dans l'interprétation du malouf.
Zied Gharsa termine la soirée avec un florilège de chants tunisiens.
La soirée, consacrée à la promotion de l'écriture romanesque, a été enfin une occasion pour rendre un hommage au romancier latino-américain Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel 1982, le pape du réalisme magique, mort jeudi dernier à Mexico, à l'âge de 87 ans, ainsi qu'à l'écrivain et journaliste tunisien, Habib Boulares, auteur de ''Murad III'' et ''Hannibal'', biographie écrite d'un point de vue africain, décédé vendredi dernier, à Paris, à 81 ans.
Après l'agréable, place à l'utile : Rachid Ben Jemiâ a donné rendez-vous aux critiques littéraires et amateurs de littérature pour une rencontre-débat autour des romans et romanciers primés, le vendredi 25 avril à l'hôtel Majestic de Tunis.