Ce spectacle est la synthèse de 15 ans de collaborations entre les deux musiciens issus de deux traditions musicales très différentes, mais qui ont tant à partager.

Jusqu’ici, le vocaliste tunisien a toujours été l’invité du trompettiste français. Après deux tournées, deux albums studio et un double album live, la donne change. Désormais, c’est au tour de Truffaz d’être l’invité de Troudi.

Les arrangements, soigneusement tissés par Sami Ben Said, se veulent encore plus riches, plus ambitieux dans “Nagouz 2014”.

L’ensemble à cordes, soutenu par le piano, vient renforcer la mélodicité. La batterie n’est plus la seule à amener la charge rythmique. Les percussions se veulent plus acharnées, plus chaudes. Le groove est transcendant, transgressif… plus puissant que jamais. L’instrumentation y gagne en tunisianité avec la gasba, la zokra et les percussions tunisiennes. Jazz, funk, blues, rock, reggae…

Dans “Nagouz 2014”, spectacle de la maturité de Mounir Troudi, le mélange des genres est indéchiffrable. C’est une nouvelle aventure qui promet d’être captivante pour cette voix généreuse.

Mounir Troudi et Erik Truffaz ne se contentent pas de ce qu’offrent leurs riches traditions. Ces deux rebelles – issus de deux cultures, de deux continents – partagent un penchant gourmand pour l’expérimentation.

Si Mounir Troudi persiste à laisser sa puissante voix bédouine s’aventurer sur des thèmes de jazz, Erik Truffaz invoque la charge électro à étoffer l’atmosphère sonore. Chacun des deux pousse la musique encore plus dans ses limites. Le challenge est passionnant.

Miles Davis et Ismaïl Hattab auraient pu trouver leurs expériences blasphématoires.

I. B. (avec communiqué).