The-New-Arabs-Juan-Cole-Banniere

Pour l'Américain Juan Cole, la jeunesse arabe du nouveau millénaire est sur-éduquée et sous-employée, plus urbaine, plus technophile et plus laïque.

Par Marwan Chahla

La poussière du Printemps arabe se tasse et les premiers enseignements peuvent être tirés. Désormais, dans le monde arabe, la jeunesse comptera. Plus rien n'y sera comme avant. Une nouvelle jeunesse est née et qui ne se laissera pas berner par ses aînés, estime John Ricardo I. "Juan" Cole, professeur à l'Université du Michigan, historien du Moyen-Orient moderne et commentateur politique,

Dans son livre, intitulé "The New Arabs: How the Millennial Generation is Changing the Middle East" (Les nouveaux Arabes ou comment la génération du millénaire est en train de changer le Moyen-Orient) et publié chez Simon & Schuster, Juan Cole rappelle ces vérités premières sur cette génération: elle constitue un bon tiers d'une population arabe de 400 millions, elle est sur-éduquée et sous-employée, plus urbaine, plus technophile et plus laïque que les générations du siècle dernier.

La montée de cette génération est synonyme de réveil d'un monde arabe qui, depuis la fin de la seconde Guerre mondiale, a dû se contenter des hauts et des bas inextricables de la bataille à trois entre des dictateurs laïques, qui dirigent les affaires des pays, des militants bourgeois libéraux de gauche et les partisans de l'Islam politique.

Ces dictateurs laïcs, ceux que Juan Cole appelle les «présidents-rois» ou «dictateurs républicains», qui ont gardé le pouvoir pendant de longues décennies, par le moyen de la corruption, de la torture, des élections truquées, de la censure et des éliminations politiques, ont été déboulonnés par ce cocktail détonnant de bloggeurs, d'étudiants et de syndicalistes, une force montante que l'opinion, les décideurs et les médias occidentaux n'ont jamais vus venir.

Juan Cole se contente de décrire ce que la scène arabe a connu ces trois ou quatre dernières années et préfère ne pas prendre le risque de la prévision. Il ne dit que peu de choses sur l'indéboulonnable Bachar Assad, en Syrie, la suppression des révoltes au Yémen et à Bahreïn, les guerres civiles en Irak et en Libye, la reprise en main des affaires par les militaires en Egypte. Il caresse la révolution tunisienne dans le sens du poil... pour son bon ordre démocratique.

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