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Djerbahood est une 1ère mondiale qui va durer «des années», assure Mehdi Ben Cheikh, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONTT, le jeudi 18 septembre 2014.

Par Anouar Hnaïne

Mehdi Ben Cheikh est promoteur de l'opération Djerbahood et gérant de la galerie Itinérance à Paris.

Le nom du village Erriadh, à Djerba, a fait le tour du monde. Des journaux ont relevé l'importance de cette opération. Du ''New York Times'' au ''Guardian'', du ''Monde'' à ''La Croix'', des centaines d'articles ont été écrits et beaucoup de reportages télé tournés dans le village (TV5, Arte, etc.).

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Faire reculer les murs

Bref, en termes de retombée de presse, ce que les ministères du Tourisme et de la Culture réunis n'ont pas réussi à accomplir en plusieurs années, cette opération l'a réalisé en quelques semaines, et ça ne fait que commencer. Un événement à marquer d'une pierre blanche en matière de médiatisation de l'image de l'île.

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Jusque-là, les titres des articles ont fusé de toutes parts, celui qui a été repris souvent c'est «Djerba à musée ouvert» comme une réponse à un autre titre moins flatteur, signalé cet été dans un journal français «Djerba, une poubelle à ciel ouvert».

Le projet a commencé au début de l'été, plus d'une centaine d'artistes opérant en plein air, ou Street art, ont envahi le petit village de la Hara ou Erriadh, à proximité de la synagogue de la Ghriba, pour transformer ses murs en œuvres d'art.

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Erriadh, à Djerba, un quartier vivant, deux maisons de charme attirent les touristes, Dar Bibine et Dar Edhiafa, des façades blanches, des maisons au charme suranné, de belles portes anciennes, des boutiques authentiques, une place de marché, des ruelles étroites...

C'est ici que nos artistes ont installé leurs matériels, pinceaux et bombes et boîtes de couleurs. Les habitants et les visiteurs sont relativement loin des odeurs nauséabondes, des poubelles et de la fronde des habitants qui risquent d'éclater d'un jour à l'autre.

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Le jour de la conférence de presse a été déclaré une journée morte par les iliens, une grève générale a été décrétée, elle se poursuivra, le dimanche 21 septembre, d'un sit-in dans l'aéroport de Djerba-Zarzis, en réaction à l'arrivée d'un avion amenant des journalistes pour découvrir le village chamarré et les murs peints.

Imagination, rêves, opportunités et espoir, voici ce que peut inspirer cette action.

El Seed, Seth, Tinho, Dan23, Jaz et les autres

Djerbahood a germé à Paris, dans la tête de Mehdi Ben Cheikh, fils de Naceur, lui-même artiste et ex-enseignant. 150 artistes ont été conviés à peindre les murs du village. Ils sont venus d'Europe, d'Amérique latine ou d'Afrique, certains d'entre eux ont participé à peindre la Tour Paris 13. Ils sont pleins de volonté, prêts à transformer le moral des habitants, disposés à faire reculer les murs, le résultat est impressionnant.

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Les stars mondiales du Street art réunies à Djerba.

Des patronymes peu communs comme en empruntent les taggeurs, El Seed, Seth, Tinho, Dan23, Jaz, M-City, Calma, Katre ou Zepha... Ils ont profité pour réaliser une collab'. Ici des lièvres qui sautent sur le mur bleu; là des motifs de décoration en formes d'arabesque; dans un coin un homme debout regarde passer les gens, des tigres, des oiseaux, une moto à la renverse, rue de Palestine, le portrait du poète Mahmoud Darwich entouré de poésie... de l'art partout.

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Des enfants du village font le guide, vous expliquent l'opération contre une petite somme d'argent.

Les habitants? Monique, gérante de Dar Bibine, répond: «Ils ont accepté volontiers le projet, quelques-uns ont d'abord rechigné mais ils ont vite entré dans le jeu, cette opération qui a fait le tour du monde à travers les médias va attirer les visiteurs vers le quartier... tant mieux».

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