Contrairement au syndicat des producteurs, la directrice des JCC 2014 estime que le cinéma tunisien est très bien représenté à la 25e session, avec un total de 44 films.
Suite au communiqué d’indignation de la Chambre syndicale nationale des producteurs des films de longs métrages tunisiens concernant «la quasi-absence de la cinématographie tunisienne» aux 25e Journées cinématographiques de Carthage (JCC 2014), la directrice de la session, Dora Bouchoucha, a rendu public une mise au point où elle rappelle que 44 films tunisiens sont sélectionnés cette année et se répartissent comme suit : - 1 film de long-métrage en compétition officielle (le règlement autorise un maximum de 2 films par pays); - 2 films de court-métrage en compétition officielle (le maximum autorisé); - 2 films documentaires en compétition officielle (le maximum autorisé); - 12 films de court-métrage en compétition nationale; - 4 films de long-métrage de fiction dans la section Panorama du cinéma tunisien; - 1 long-métrage documentaire dans la section Panorama du cinéma tunisien; - 10 films de court-métrage dans la section Panorama du cinéma tunisien; - 2 films documentaires dans la section Séance spéciale; - 1 film de long-métrage de fiction dans la section Arte; - 6 films dans l’Hommage à Naceur Khemir; - et, enfin, 3 films en finition pour la section Takmil. Ce qui fait en tout 44 films tunisiens, soit 44% des films inscrits dans le catalogue de la session. «Inutile de rappeler que l’absence de certains films dans la sélection ne préjuge en rien de leur qualité mais chacun perçoit les films de différentes façons et les producteurs en souffrent quand ils passent l’épreuve des commissions et nous en faisons partie», précise Dora Bouchoucha, qui tient à rappeler que «les JCC sont un festival international et non pas national» et que «la part du cinéma tunisien est, certes, importante mais ne peut, en aucun cas, occuper la majorité des écrans.» Evoquant le choix de son équipe et de ses collaborateurs, la directrice des JCC affirme avoir «désigné les personnes qui lui sont parues les plus aptes à organiser la session dans le temps limité et les moyens impartis». En réponse à la mise en doute de l’intégrité intellectuelle des membres du comité de sélection des films, Dora Bouchoucha affirme que la sélection des films tunisiens a été confiée à «un comité indépendant pour, justement, éviter tout conflit d’intérêt et toute accusation de favoritisme.» «Le Comité de sélection des films tunisiens était parfaitement neutre et n’aurait jamais accepté la moindre intrusion dans ses choix de la part de l’équipe des JCC ni d’aucune autre personne ou organisme», souligne la directrice du festival. Elle ajoute que, dès sa désignation, la direction des JCC a invité toutes les associations professionnelles à «passer en revue les problèmes et jeter les bases d’une collaboration commune.» Lors de la première réunion, le 21 avril 2014, à laquelle était invitée la chambre syndicale, seul Riadh Thabet s’est présenté, rappelle Dora Bouchoucha. Elle ajoute que la composition du Comité de sélection des films tunisiens a été annoncée le 30 juin 2014, lors d’une réunion multipartite à laquelle assistait le président de la Chambre syndicale des producteurs, Ridha Turki, mais «personne, ni lors de la réunion, ni durant les mois qui ont suivi, n’a émis la moindre réserve à l’énoncé des noms de ses membres.» «La même chambre syndicale, qui a toujours appelé à l’indépendance de la direction des JCC du ministère de tutelle, appelle, aujourd’hui, le ministre de la Culture à désigner une autre commission ‘‘neutre’’ pour une nouvelle sélection des films tunisiens», fait remarquer la directrice des JCC, tout en s’étonnant que «les producteurs viennent solliciter l’intervention du ministre dans la programmation des films tunisiens, alors que lors de précédentes sessions, ces mêmes personnes étaient scandalisées qu’un ministre ait imposé un 3e film dans la compétition officielle.» Dora Bouchoucha a tenu aussi à informer l’opinion publique et les médias que des efforts ont été déployés pour une meilleure visibilité de la production nationale. Pour cela, un espace de commercialisation des films tunisiens a été prévu, la section «Vidéo On Demand» (VOD), qui sera installée à l’hôtel Africa et permettra aux professionnels de visionner ces films. Enfin, une table-ronde sur le thème «Réception-perception des films du Sud» va réunir des producteurs, des vendeurs internationaux et des programmateurs de festivals internationaux avec des producteurs et des réalisateurs africains, arabes et tunisiens pour réfléchir à une meilleure visibilité et diffusion des films du sud. «L’organisation est une tâche difficile qui demande de l’abnégation et il n’est pas dit qu’elle sera à la hauteur des attentes de tout un chacun. Nous faisons cependant de notre mieux», a conclu Dora Bouchoucha. I. B. |
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