L’activiste et metteur en scène Ines Ben Othman a été arrêtée, dans la soirée du vendredi 19 décembre 2014. La société civile dénonce une manœuvre policière.
Ines Ben Othman est également secrétaire générale du Syndicat des techniciens du cinéma et de l'audiovisuel, relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), et membre de l’association Mourakeb (observateur) dont la mission est de dénoncer les abus de la police et de contribuer à l’avènement d’une police républicaine. Ines Ben Othman s’est rendue, vendredi, au poste de police de la Cité Ennasr (gouvernorat de l’Ariana) pour porter plainte contre Asma Dridi, adjointe du chef du poste de police du quartier, qu’elle accuse de l’avoir insultée et harcelée via sa page Facebook. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu. Son fiancé, Walid Zarrouk, membre du Syndicat de la sécurité républicaine, rapporte qu’Ines s’est faite arrêter et se retrouve actuellement en détention à Laouina. «Ines est accusée d’avoir manqué de respect à un agent de l’ordre dans l’exercice de ses fonctions et de l’avoir menacé. La victime est donc devenue bourreau», a-t-il déploré, ajoutant qu’Ines comparaitra devant le juge du tribunal de première instance de l’Ariana, lundi 22 décembre 2014. Walid Zarrouk a indiqué sur sa page Facebook que l’arrestation de la cinéaste est «une manoeuvre de Fathi Mahdhi, chef du district de sécurité de l’Ariana, frère d’un membre du Conseil de la Choura d’Ennahdha». Quand on connait les positions de Walid Zarrouk concernant Ennahdha, ainsi que ses dénonciations du manque de professionnalisme de la «police parallèle et corrompue» du district de l’Ariana, on peut en effet se poser des questions… La société civile prévoit un rassemblement de protestation, ce soir à 18h30, devant la salle de cinéma Le Rio à Tunis, où sera projeté le court métrage ‘‘Saida’’ d’Ines Ben Othman, qui a remporté, en septembre 2014, le Prix du public pour le meilleur court métrage, lors des Journées du cinéma européen (JCE) à Tunis. Y. N. M. |
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