Le chanteur tunisien Hédi Kallel, qui a marqué de son empreinte la chanson tunisienne dans les années 1950-1970, est décédé, ce dimanche 15 mars 2015, à 83 ans.
De son vrai nom Hédi Ben Mustapha Kallel, il est né le 7 février 1927, à Tunis. Son grand-père était tisserand et connaissait par cœur l'art du malouf et les mouwachahat orientaux et tunisiens. Sa famille s’était installée à Sidi Bou Saïd, alors qu’il était enfant. Après le certificat de fin d’études primaires, il a été admis à la mosquée de la Zitouna où il passa trois ans. Dès son jeune âge, l'artiste était très épris des chansons de Farid El-Atrache, qu’il connaissait par cœur. A l’époque, il y avait à Radio Tunis une émission animée par Abdelaziz Laroui ‘‘Idhaât El Houat’’ (Radio des amateurs) consacrée aux jeunes talents de la chanson. Hédi Kallel s’y présenta et interpréta la première chanson de Farid El-Atrache ‘‘Ya ritni tir’’. Quelque temps après, le grand comédien Béchir Rahal lui donna l’occasion de chanter devant le public, pendant les entractes des pièces théâtrales. En ce temps, Hédi Kallel travaillait comme aide-comptable dans une entreprise. Par la suite, il fut embauché à l’usine de tissage de M’hamed Chénik. Mais l’usine ferma ses portes et il chôma durant un an, avant de trouver sa voie dans la chanson. Il s’est illustré, à partir des années 1950, comme l’un des représentants de la nouvelle chanson tunisienne (avec Hedi Jouini, Ali Riahi, Naama, Oulaya, etc.). Parmi ses célèbres chansons, on citera ‘‘Habibi ya moujahid ala watanek’’ dédiée à Habib Bourguiba, premier président de la république tunisienne, ou encore ‘‘Ya dar al-habayeb’’, ‘‘Nerjaalek’’, ‘‘Ya bint el-fallah’’, ‘‘Hal ghira illi fik’’, ‘‘Inti inti inti walla blech’’, ‘‘Malak ya Malak’’, des succès dont les mélodies ont bercé plusieurs générations de Tunisiens et, surtout, de Tunisiennes. Le chanteur, rattrapé par l’âge et la maladie, a vécu les dernières années de sa vie dans la pauvreté avec une pension de 200 dinars... I. B. |
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