Anouar Brahem dédicacera son dernier album, ''Souvenance'', demain, vendredi 4 avril, à 17 heures, à la Maison de l'Image, Mutuelleville - Tunis.
Par Anouar Hnaïne
''Souvenance'', vous souvenez vous? C'était le 10 juillet 2014, en première mondiale, Anouar Brahem et ses solistes, François Couturier au piano, Klaus Gesing à la clarinette, et Björn Meyer à la basse, assuraient l'ouverture de la 50e session du Festival international de Carthage. Une soirée mémorable, un concert, 11 morceaux instrumentaux qui ont laissé des traces et provoqué des éloges et des remous dans la critique et le public. Retombées médiatiques distinguées.
Pureté des sons et des rythmes
Depuis, peu de nouvelles ont filtré sur le parcours de ce spectacle impressionnant. Pourtant, quelques mois plus tard, en première européenne, le 4 décembre, l'ensemble se produit à Munich (Allemagne), salle comble au Prinzregententheater, et standing ovation.
Des mois plus tôt, en mai, l'album toujours sous le label ECM, intitulé ''Souvenance'', est enregistré à Lugano en Suisse. Le quartet est renforcé par l'Orchestra Della Svizzera Italiana, sous la direction du chef d'orchestre italien Pietro Mianniti.
Deux CD dans un étui, illustration de Nacer Talal, une rue déserte, 2 voitures garées, la silhouette d'un homme en fuite, qui se bouche le nez pour se protéger des gaz lacrymogènes. Scène de révolution à Tunis. La révolution, avec ce qu'elle soulève comme sentiments et suscite des émotions, gagne l'esprit de Anouar Brahem, ses compositions en sont influencées. Il confie : «Je suis profondément marqué par ce qui s'est passé». Et de continuer : «Pour moi, il s'est avéré plus excitant d'improviser avec des cordes s'exprimant dans un registre 'piano' là où le détail des sons et des textures, la délicatesse propre à la musique de chambre, sont les plus sensibles et émouvants».
Nous avons dit tout le bien que nous pensons du concert en live à Carthage. A l'écoute de ce disque, il y a comme une suite, un 2e acte qui nous a franchement conquis. Travail d'enregistrement «suisse» qui met en relief les qualités des instruments et respecte les silences. Pureté des sons, du rythme par moments, sobriété, économie.
Ici un solo, puis des plages d'échanges de jeu à deux, le piano au centre, l'orchestre à la périphérie, des affrontements à trois, cantabile, lento, union de l'ensemble, éclipse d'un instrument, etc. Une orchestration entre-deux, jazz et classique.
Le 10 juillet 2014: Anouar Brahem ouvre le Festival international de Carthage avec "Souvenance".
Une pluie de critiques élogieuses
Dès sa sortie, l'album a recueilli une pluie de critiques élogieuses, le dossier de presse mentionne des articles par paquets de douze, troussés par des critiques spécialisés. Extraits : «''Souvenance'' est un chef d'œuvre», Ralf Dombrowski (Audio Allemagne). «Une variété émotionnelle et musicale remarquable», Stephan Schwartz (Fono Forum Allemagne). «Brahem, fidèle à sa ligne dépouillée, préfère aux effet d'emphase un travail d'enluminure minimaliste: les cordes se font ainsi les motifs à la fois et extraordinairement denses», Anne Berthod (Télérama France). «Un disque épique et inquiet, d'une ambition rare, courageux et signifiant jusque dans ses lenteurs et ses silences», Louis Julien Nicolaou (Les Inrocks, France). «Ce voyage intérieur d'une constante noblesse d'inspiration relève de la pure poésie», Jean-Pierre Jackson (Classica, France). Et tout est à l'avenant, les adjectifs s'ajoutant aux superlatifs, dans ce dossier de presse, il y a de quoi remplir un annuaire téléphonique. Ajoutons les distinctions notées sur les journaux et les magazines spécialisés.
Une tournée mondiale est programmée, mais Anouar Brahem a tenu à rencontrer les jeunes tunisiens. Aussi une rencontre de dédicaces et de débat est-elle organisée, le vendredi 4 avril, à 17 heures, à la Maison de l'Image, Mutuelleville - Tunis.
Prix de l'album: 45 dinars.
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