Le nord-ouest tunisien, longtemps oublié, recèle d'innombrables richesses. Il faut retrousser les manches pour les valoriser et aider cette région à se développer.
Par Marwan Chahla
En visite, aujourd'hui, dans le gouvernorat de Jendouba, pour annoncer l'ouverture du traditionnel Mois du Patrimoine (18 avril-18 mai), tâter le pouls de la région, et écouter les doléances des habitants, responsables et représentants de la société civile, la ministre de la Culture Latifa Lakhdhar a déclaré que les efforts du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine se conjugueront à ceux des ministères de l'Enseignement supérieur et du Tourisme, pour redonner vie, à la restauration des maisons de jeunes et celles de la culture existantes et à la construction de nouveaux lieux de rencontres... Tant de chantiers, promet-elle, de nouveaux travaux et d'autres anciens qui ont été suspendus, seront mis en marche.
«Le patrimoine national est une des plus importantes opportunités qui devront être étudiées sérieusement, prises en considération et inscrites à l'ordre du jour de nos plans de développement – dans le cadre d'une vision globale que nous partageront avec les ministères du Tourisme et l'Enseignement supérieur. Car la tâche de la mise en valeur de ce patrimoine doit obligatoirement être assumée par les populations locales elles-mêmes et les étudiants de la région. Ce qu'il m'a été donné d'entendre et de voir, depuis que je suis arrivée à Jendouba, l'enthousiasme qui anime toutes les personnes que j'ai rencontrées ici – qu'elles soient autorités locales ou membres de la société civile – m'ont plus que convaincue qu'il y a de grandes possibilités d'extraire de l'or dans ce gouvernorat. Et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cette région figure en priorité dans un programme de développement qui produira des résultats. Cette région a besoin de cela et, nous également, nous avons besoin d'elle», a-t-elle déclaré.
Mme Lakhdhar a rappelé que de nombreux travaux ont été lancés depuis très longtemps, citant en exemple un accord conclu avec les Allemands qui date depuis 1965, soit depuis un demi-siècle – la ministre a d'ailleurs remarqué, au passage, que «ce cinquantenaire méritera certainement d'être célébré.»
Des chantiers ont été menés jusqu'à leur achèvement, mais tant d'autres ont été suspendus du fait de la Révolution, s'est plainte Latifa Lakhdhar.
Finissons en avec les atermoiements, les errements et les faux-fuyants car, à Jendouba comme ailleurs à travers tout le pays, les ressources humaines sont abondantes et les ressources naturelles loin d'être négligeables – seule la détermination de s'en sortir peut parfois manquer.
Lorsque le choix des populations locales s'exprime librement et que l'Etat écoute la bonne volonté du compter sur soi-même populaire et que ses stratégies s'en inspirent, des montagnes pourront être déplacées... L'or de Mme Lakhdar, c'est ça...
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