Forte de son succès de l'année dernière, la manifestation «Le Kef chante la Tunisie», tient tout de même la barre et aura lieu malgré l'absence d'aides publiques.
Par Anouar Hnaïne*
Branle-bas de combat chez les membres de l'''Association Les amis du Kef'', initiatrice de ce festival. Le comité directeur a concocté un programme alléchant. Une avalanche d'événements est prévue entre le 30 avril au le 3 mai. Et c'est entre les murs de la ville antique que se dérouleront les principales activités.
Impulser le tourisme au nord-ouest
Lors d'une conférence de presse tenue à Tunis, Leila Boulifa, présidente de l'Association, a dévoilé ce programme devant un parterre de journalistes, venus en grand nombre et apparemment friands des détails de l'événement et curieux de découvrir le patrimoine de la ville du Kef. Le projet de l'Association est clair dans son ensemble: à moyen et à long termes, il consiste à promouvoir un tourisme culturel qui s'adresserait à une clientèle «cultivée» et à budget consistant.
Car la ville est «un musée à ciel ouvert», proclame Mme Boulifa, regrettant au passage l'absence incompréhensible du ministère de la Culture et celui du Tourisme. Les demandes de subvention ont-elles été déposées à temps? «Absolument, deux mois avant le départ de notre festival», répond-t-elle. Suite à cela, et comme pour regretter ce constat, Romdhane Gueddiche, expert en tourisme et géographe, membre de l'Association, donne un aperçu sur l'histoire de la ville, sa situation géographique et les projets de développement.
La région du Kef abrite les monuments de plusieurs civilisations. Elle fut Cirta, capitale du Royaume numide unifié qu'on a souvent tendance à oublier, ses hauts personnages de Massinissa à Jugurtha. Le Kef, une citadelle et forteresse numide, une place forte romaine et byzantine et citadelle musulmane. C'est la ville du janissaire Ali Turki, père Hassine Ben Ali, premier Bey de Tunisie...
Enfin le Kef, ajoute M. Gueddiche, est un gisement, un produit brut qui ne demande qu'à être exploité.
L'infrastructure touristique, c'est 3 hôtels de 2 et 3 étoiles, 3 maisons d'hôtes et un gîte rural. Pas plus. A une date récente, depuis 20 ans, le département du Tourisme, influencé par les succès du tourisme culturel et alternatif dans les pays du nord de la Méditerranée, a engagé une réflexion sur le développement d'un tourisme alternatif au nord-ouest. Un circuit décliné en 2 propositions a été préparé. «Cela n'a pas l'air d'accrocher, faute de vision clair», constate M. Gueddiche.
Conférence de presse de l'Association des Amis du Kef.
Musique et gastronomie
La région a pour ambition de retenir davantage que les 20.000 touristes qui passent dans la ville antique et en dehors des murs, parmi eux, seulement 5.000 visiteurs découvrent le musée. L'un des buts de la manifestation «Le Kef chante la Tunisie» est de susciter la curiosité des tour opérateurs, de les encourager à découvrir ces trésors.
Battouta Voyages, spécialiste du tourisme culturel, met la main à la pâte et participe activement à la manifestation.
Tous les jours, des visites sont programmées, la dégustation des incontournables spécialités culinaires keffoises dont le fameux Borzguène et une soirée musicale.
A titre d'exemple, le vendredi 2 mai, le programme prévoit une rencontre avec Hélène Rollinde de Beaumont, poétesse d'île de France, un spectacle de Issaouia (chant et danse religieux) à la place Sidi Boumakhloufn, un déjeuner au Borzguène, un spectacle de salsa et, le clou de la journée, une soirée avec l'invité vedette, chantre du malouf, Zied Gharsa.
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