Longtemps déserté par les acteurs culturels et civils de la cité balnéaire, le Centre culturel international (Cci) d’Hammamet tente de retrouver son lustre d’antan en renouant avec ces acteurs.
Par Dr Salem Sahli


Depuis sa création en 1962, le  Cci d’Hammamet a connu des périodes fastes et d’autres moins glorieuses. Et à l’évidence, les plus belles années du centre en matière de production et d’animation culturelles coïncident avec le passage à Hammamet de directeurs de qualité tels que feu Taher Guiga, Fredj Chouchane ou encore Raja Farhat. Ils ont certes géré la maison avec plus ou moins de succès sur le plan administratif. Mais l’histoire retiendra qu’ils ont surtout réussi à réconcilier le Cci d’Hammamet avec les habitants de la cité balnéaire, et ce n’est pas une mince affaire. Nombre d’associations locales y ont élu domicile et la machine culturelle s’est mise en marche touchant les différents volets d’activités culturelles: musique et chants, danse, peinture, théâtre, environnement, cinéma…

Une période de vaches maigres
Mais passé le temps de ces pionniers, la machine s’arrêta net et une période de vaches maigres s’ensuivit pour au moins une décennie. La rigidité avec laquelle le centre fut géré, l’absence d’un véritable projet culturel pour la ville, le déficit de communication et de concertation avec les autres acteurs culturels locaux ont considérablement nui à la réputation et au rayonnement du centre.
A force d’ignorer les associations et de leur fermer les portes de l’établissement, celles-ci ont boudé puis déserté les lieux et le centre a fini par faire le vide autour de lui. Longtemps déconnecté de son environnement proche, sa programmation obéissant à une démarche verticale de laquelle étaient exclus les nombreuses ressources humaines locales et le riche tissu associatif opérant dans le champ culturel, le Cci ne pouvait que tourner en rond.
Il serait bien sûr simpliste et faux de faire porter aux seuls gestionnaires du centre culturel la responsabilité des écueils constatés. La construction d’un véritable partenariat culturel à Hammamet implique une multitude d’acteurs concernés par cette thématique. Toutefois, nous pensons que le Cci d’Hammamet est, et devrait rester, le porte-drapeau du projet culturel de notre ville et le chef de file dans la conduite de ce projet. Telle fut sa mission originelle. Il lui incombe par conséquent de veiller à ce que le dialogue, la réflexion, la concertation, bref la relation d’écoute entre les différents acteurs concernés ne soient jamais rompus.

Le retour des acteurs culturels locaux
Depuis quelques années et plus précisément depuis l’arrivée de Lassaâd Ben Abdallah à la direction du centre, les animateurs associatifs, les artistes, les jeunes… bref les acteurs culturels locaux réinvestissent les lieux et organisent ou prennent part aux différentes activités. Les 9 et 10 avril 2011, des journées portes ouvertes ont même été organisées et ont connu un franc succès. M. Ben Abdallah semble avoir tiré les leçons des expériences passées. Il nous dit être résolu à tout faire pour gommer l’image négative du centre culturel international d’Hammamet, redorer son blason, l’ouvrir et le réconcilier avec son territoire, renouer le contact avec les associations culturelles locales… En d’autres termes, rompre définitivement avec «la gestion maison.»