Trente-sept pièces archéologiques ont été saisies, lundi, dans la maison de Moncef El Matri, père de Sakher El Matri, gendre du président déchu, située à Carthage Dermech.


Moncef Materi, neveu de Dr Mahmoud Materi, l’ancien président du Néo-Destour et grand militant nationaliste, est un ancien officier de l’armée tunisienne. Il avait pris part à la tentative de putsch contre l’ancien président Bourguiba en 1962. Condamné à mort, il avait été sauvé du peloton d’exécution par l’ex-première dame, Wassila Bourguiba. Amnistié, après dix ans passés en prison, il a épousé Naïma Boutiba, qui fut sa secrétaire dans la société acquise à sa sortie de prison, Mathieu et Solas, spécialisée dans la vente d’équipements bureautiques. Celle-ci lui a donné quatre enfants, deux filles et deux fils, Hafiz et Sakher. Ce dernier épousera Nesrine, la fille de Zine Ben Ali et Leïla Trabelsi.

Moncef El Matri et son épouse à l'étranger
Moncef El Matri et son épouse, les propriétaires de la maison où les pièces archéologiques ont été retrouvées, n’ont pas pu être entendus, dans le cadre de l’enquête judiciaire. Et pour cause: ils sont établis à l’étranger, comme leurs fils, depuis la chute de l’ancien régime.
Le chef de la brigade de la police judiciaire de Carthage, Houssam Chekki a indiqué à l’agence Tap que des informations leur sont parvenues concernant des déplacements douteux, depuis samedi, dans la maison en question. Une commission rogatoire du ministère public leur a permis l’accès à cette demeure où les pièces archéologiques ont été découvertes enterrées.
La même source a ajouté que l’enquête se poursuit pour rechercher d’autres pièces archéologiques dans la maison.
L’archéologue Moez Achour a confirmé à l’agence Tap que ces pièces remontent à plusieurs siècles et chacune raconte une partie de l’histoire de la Tunisie.
Les pièces sont, notamment, des peintures sur marbre avec des portraits de personnages historiques, des colonnes qui datent des époques hafside et ottomane, des boulets de catapulte de l’époque romaine et des bassines très anciennes.
L’archéologue a affirmé que les 37 pièces saisies «n’ont pas été volées au musée national». Leur récupération par la communauté nationale a été rendue possible grâce à la révolution.

Imed Bahri (avec Tap).