Il fut, en effet, un temps pas si lointain où de pseudos boîtes de spectacles, du genre Farhat Chabab Tounès, du tristement célèbre Imed Trabelsi, entre autres machines à cash flow appartenant à l’ex-clan au pouvoir, profitaient des espaces et des équipements publics pour organiser des spectacles, à grand renfort de publicité gratuite à travers les médias publics, et remplissaient leurs caisses de liquidités.
Pour le respect des règles de la profession
Cette bande, qui agissait en dehors de tout cadre légal, a fini par régner aussi sur l’animation musicale et touristique dans certaines boîtes de nuit et même dans beaucoup de restaurants et d’hôtels de la côte. Elle se taillait aussi de gros morceaux dans les programmes des festivals d’été, comme ceux d’hiver ou du printemps.
C’est pour mettre un peu d’ordre, de sérénité et de légalité dans ce secteur qu’une délégation représentant le Syndicat tunisien libre des producteurs et organisateurs de spectacles (Stlpos) a rencontré, mercredi, le ministre du Tourisme et du Commerce. La délégation a évoqué, avec Mehdi Haouas, les objectifs du Syndicat et proposé une série de recommandations et de suggestions afin d’assainir la profession. Parmi ces recommandations, le syndicat insiste, dans le communiqué publié à l’issue de la rencontre, sur la réduction des taxes sur les artistes et spectacles étrangers. Ces taxes alourdissent, il est vrai, les frais d’organisation de spectacles des grandes vedettes internationales, dont l’animation touristique dans le pays a vivement besoin.
«La délégation a rappelé par ailleurs, que la profession est réglementée et qu'il est nécessaire que les festivals dépendants du département du tourisme ainsi que les organismes hôteliers et d’animation touristique puissent respecter les procédures en s’adressant, entre autres, à des producteurs en situation régulière pour leur programme d’animation», lit-on dans le communiqué du Stlpos.
La passivité active des pouvoirs publics
Les professionnels font ici allusion à certains individus, qui ont leurs entrées dans certaines administrations publiques, et qui profitent de la passivité (pour ainsi dire) active des pouvoirs publics pour faire travailler des groupes étrangers et tunisiens dans les hôtels en dehors de tout cadre légal.
N’avons-nous pas vu des danseurs et des danseuses encore adolescents travailler jusqu’à 6 heures d’affilée chaque soir dans plusieurs hôtels successifs et vivre durant la haute saison estivale dans des conditions qui s’apparent à de l’esclavage (et le mot est faible)?
Autre point soulevé par syndicat: «l’assouplissement des procédures actuellement en vigueur et leur application à tous les intervenants au nom de la libre concurrence et de l’égalité des chances.»
Le ministre du Tourisme et du Commerce a demandé à la délégation de transmettre à l’ensemble des professionnels ses encouragements et son souhait de les voir entreprendre dorénavant de façon plus ambitieuse et déterminée, pour un bond qualitatif du secteur.
La délégation a jugé cette entrevue très constructive, elle a également déclaré qu’elle a espoir que ses propositions soient mises en œuvre dans un avenir proche.
Imed Bahri