Le film ‘‘Ni Allah, ni maître’’ continue à faire du bruit. Des rumeurs circulent à propos d’une subvention de l’Etat. Le ministère de la Culture dément. Très courageusement…


Dans un communiqué rendu public, vendredi, le ministère de la Culture a précisé que le film ‘‘Ni Allah, ni maître» de la réalisatrice Nadia El Fani «n’a bénéficié d’aucune subvention financière ni avant, ni après la révolution tunisienne», démentant ainsi des informations, à ce propos, circulant dans la presse écrite, audiovisuelle et électronique.

 

Une piteuse débandade
Dans sa volonté de prendre ses distances vis-à-vis d’un film qui a provoqué une vive polémique, le ministère n’a même pas pris soin de défendre la liberté d’expression artistique. Dans une piteuse débandade, il s’est contenté de rappeler aux confrères le b.a.-ba de leur métier, à savoir «vérifier toute information avant sa diffusion pour éviter toutes formes de provocation et de trouble auprès de l’opinion publique».
Le 26 juin la salle CinémAfricArt à Tunis a été attaqué par un groupe d’individus appelant à l’annulation de la projection du film de la cinéaste tunisienne. Ces agissements ont été condamnés par les représentants de la société civile, des partis et des associations.
Cette position, qui dénote le courage du ministère de la Culture, n’est pas la première du genre. En effet, à la suite de la polémique provoquée par le face-à-face Mohamed Talbi-Abdelfattah Mourou sur la radio Shems FM, au cours duquel le premier a qualifié l’une des épouses du Prophète Mohamed, Aïcha, de p…, des responsables du ministère, interrogés par Kapitalis, se sont empressés de préciser que M. Talbi n’est pas le président de l’Académie Beït Al-Hikma, mais qu’il dirige «seulement» son comité d’académiciens.
En d’autres termes, le ministère de la Culture, dirigé par un académicien, Ezzeddine  Beschaouch, se désolidarise d’un autre académicien coupable d’avoir poussé la liberté d’expression un peu trop loin.
Vive la révolution qui libère les langues mais enchaîne les ministres à leurs sièges pourtant… provisoires.

Imed Bahri