Latifa, qui s’était fait accompagner par une pléiade de journalistes cairotes pour couvrir «l’événement historique», puisqu’elle allait voter pour la première fois dans sa vie, a été accueillie par un certain nombre de fonctionnaires de l’ambassade. La chanteuse a exprimé son bonheur et sa fierté d’être une citoyenne tunisienne. Elle a profité de l’occasion pour appeler les Tunisiens, où qu'ils soient, à participer activement au processus démocratique.
Latifa n’était pas, pour ainsi dire, une révolutionnaire. Elle était même très proche de l’ancien système en place dans son pays, au point qu’elle contribuait à l’animation des événements organisés par la clique de Ben Ali. Qu’à cela ne tienne ! Mais les Tunisiens auraient souhaité voir les artistes, qui étaient hier à la solde du régime de Ben Ali, faire amende honorable, demander pardon aux Tunisiens, et non continuer à les prendre pour des idiots en comptant sur leur supposée amnésie.
Incorrigible Latifa, prête à se prosterner aux pieds de n’importe quel dictateur, pourvu qu’elle attire davantage de lumières sur son auguste personne!
Imed B.