La première session des Nuits cinématographiques de Nabeul avait tout d’une première. La deuxième a fait beaucoup mieux. La troisième se cherche une place sous le soleil maghrébin. Et a même changé de nom.


La décision a été prise par l’Association des cinéphiles de Nabeul, qui cherche depuis près de six ans à instaurer une culture cinématographique dans les milieux scolaires et urbains dans la région du Cap Bon. Il s’agit d’une façon de se construire une identité et de se démarquer sur la scène cinématographique nationale.
Dorénavant, la manifestation qui se déroule – pour le moment – tous les deux ans s’appellera Festival du film maghrébin de Nabeul - Cinéma d’exception (Ffmn). «Dès que ça prend, on compte l’organiser annuellement», a lancé le réalisateur (et directeur artistique du Ffmn) Anis Lassoued, samedi, lors d’une conférence de presse au siège de l’Académie centrale de Carthage de Tunis (partenaire officiel, aux côtés du Centre cinématographique marocain et du Festival du Film Amazigh).
Les membres de l’association voient leur projet en grand et rêvent de mieux faire. Un festival régional, et pourquoi pas Nabeul capitale du film maghrébin? L’idée est lancée.

Suivez le programme
Combien coûte la session 2011? Selon Anis Lassoued, le budget du Ffmn, qui se déroulera du 7 au 11 septembre, est de 50.000 dinars, dont 25% assurés par une subvention du ministère de la Culture. Le reste incombe à d’autres partenaires qui ont cru dans le projet. Sur l’affiche, on voit les logos du gouvernorat et de la mairie de Nabeul, ceux de l’Institut français de Tunisie, du Goethe Institut, de la délégation Wallonie-Bruxelles, ainsi que de la délégation de l’Union européenne. Au programme donc : pas moins de soixante films (longs et courts, documentaires, de fiction ou d’animation) réalisés récemment. Pour en savoir plus, consultez le site du festival.

anis lassoued

A part les projections des films, qui seront suivies par des débats quotidiens, le Ffmn propose des tables-rondes autour de la production cinématographique dans le cinéma maghrébin et du cinéma amazigh. Des master classes ponctueront la manifestation et mettront en lumière le cinéma de news et de photos.
Où aller pour se payer une toile? «Pour le moment, c’est gratuit et les espaces qui accueilleront le Ffmn sont le Centre de Neapolis et l’espace Sidi Ali Azouz, un bijou du patrimoine architectural au cœur de la vielle ville», précise-t-on. Et d’ajouter que «la manifestation est à découvrir avec surtout des films cultes amazighs ; ainsi qu’un clin d’œil à l’Euro-Maghreb cinéma (des films en coopération entre l’Europe du sud et le Maghreb, comme son nom l’indique)», a ajouté le réalisateur Anis Lassoued, qui cherche à souligner la dimension internationale de son festival.

Un bouquet d’hommages
Un festival, c’est aussi un lot d’hommages, et la Palestine sera au cœur du grand écran. Un vibrant hommage sera rendu à Gaza avec le film ‘‘Catastrophe’’. Le Ffmn a également pensé à l’Institut maghrébin du cinéma (Imc), première école de cinéma en Tunisie. Les petits des cinéphiles ne sont pas les oubliés de la session. Ils auront, eux aussi, leur petite dose de films. La section Panorama leur proposera des séances Euro-Maghreb pour enfants.  
Pour l’édition 2011, le Ffmn a décidé de discerner un prix appelé «Nabeulensis d’Or» (ou la Tortue d’Or) pour les meilleurs long-métrage et court métrage maghrébins. «Le choix de la tortue signifie la sagesse. La tortue porte sur son dos le monde. C’est aussi un porte-bonheur», a expliqué Anis Lassoued. Et d’ajouter que la tortue est devenue une espèce rare et que lui-même est passionné par cet animal touchant. Chez lui, il y a 22 tortues. C’est «une passion que je partage avec des internautes, amoureux comme moi de cette espèce», dit-il, ajoutant qu’«il s’agit d’une espèce en voie de disparition. Nous devons la protéger».
Lors des prochaines sessions, la petite tortue sera officiellement la marque déposée du Ffmn et estampillera ses affiches et dépliants. Les cinéphiles auront peut-être, en guise de souvenir, des pins, des broches et autres autocollants. C’est du moins ce qu’aiment faire les jeunes de l’association de Nabeul. Bon succès!

Zohra Abid