Pour ceux qui souhaitent voir le film «Laïcité In ch’Allah» de Nadia El Fani, il est dorénavant disponible sur le Net et téléchargeable gratuitement.
Par Zohra Abid
Malgré la chape de plomb de «la censure» du film ‘‘Laïcité In Ch’Allah’’ dans les salles de cinéma en Tunisie, depuis l’annonce de sa projection le 26 juin dernier au Cinéma AfricArt et qui a provoqué des violences de la part d’extrémistes religieux et entraîné des critiques acerbes, Nadia El Fani, la réalisatrice franco-tunisienne ne désarme pas. Elle vient de mettre son film en ligne. Ceux qui souhaitent le voir ou revoir, peuvent cliquer sur le lien suivant. A partir de la Tunisie, il est téléchargeable gratuitement sur DailyMotion.
«Grand Prix 2011 de la laïcité»
‘‘Laïcité In Ch’Allah’’, qui a fait beaucoup de bruit chez les défenseurs de la liberté d’expression, est sorti en salles françaises depuis le 21 septembre dernier et connaît un franc succès.
Le 30 septembre, le Comité Laïcité République a décerné son «Grand Prix 2011 de la laïcité» à Nadia El Fani, pour ce film baptisé dans un premier temps ‘‘Ni Dieu, Ni Maître’’. Le titre du film, jugé par des fondamentalistes comme étant très provocateur, a été changé au lendemain des incidents ayant eu lieu au Cinema AfricArt.
Rappelons que dimanche 26 juin, l’annonce de la projection du film a été à l’origine d’attaques par des extrémistes religieux de la salle de cinéma ; ils ont brisé les vitres de la salle et violenté son directeur Habib Belhédi et quelques spectateurs qui s’étaient interposés. La police a arrêté 21 personnes. Le lendemain, une manifestation a eu lieu devant le tribunal de Tunis à Bab Benat demandant leur libération. Elle a été dispersée par l’intervention des forces de l’ordre avec notamment du gaz lacrymogène.
Une séquence de trop ?
Ce film, qui a divisé la société tunisienne en deux camps (les modernistes et laïques et les conservateurs et religieux) continue à faire couler beaucoup d’encre.
Pour la cinéaste qui se définit comme une laïque avertie, il s’agit, précise-t-elle dans plusieurs interviews, d’un film qui appelle à la tolérance. Par ailleurs, elle a regretté d’avoir passé quelques séquences ayant lien avec le mois saint. «Quand le film est passé à Tunis, j’ai regretté d’avoir laissé la scène où l’on me voit déjeuner et boire de la bière en plein ramadan. Ça va loin», a-t-elle admis dans l’une de ses interviews.
Z. A.
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