Dans son dernier film documentaire, ‘‘Rouge Parole’’, le réalisateur Elyès Baccar présente des images tendres et poignants qui immortalisent la révolution tunisienne.
Le film, projeté à la presse, jeudi, à la salle Amilcar à El Manar, sortira dans lesd salles commerciales, à partir du 4 janvier.
Dans ce film d’une durée de 94mn, co-produit par Gaia Production (Tunisie), Doha Film Institute (Qatar) et Akka Film (Suisse), Elyès Baccar montre des «Tunisiens nouveaux» qui, avant le soulèvement du 14 janvier, étaient écrasés par l’ancien régime, et qui, depuis se découvre des trésors d’audace et de conviction.
L’ébullition démocratique
En effet, après plus de 20 ans de silence, le peuple a décidé de se révolter.
Dans le tourbillon de la révolution en Tunisie, le peuple sort dans la rue, prend cette parole tant confisquée et oblige le dictateur à fuir. Les places publiques se transforment en de véritables agoras et chaque citoyen participe aux débats improvisés.
Le cinéaste accompagne les premiers pas de l’apprentissage démocratique dans une société en ébullition où l’artiste, le chômeur et le paysan manifestent avec ferveur leur droit à la parole.
Le film propose une immersion dans ce magma humain en ébullition, entre les moments d’émotion et les dérapages d’une société livrée à elle même, qui cherche ses repères, son identité et sa voie.
Les scènes sélectionnées dans ‘‘Rouge Parole’’ – sur des rushes de quelque 70 heures de tournage – sont très expressives et reflètent les moments forts des évènements qui se sont déroulés avant et après la révolution.
L’histoire immédiate
La première séquence dévoile la soif de liberté des Tunisiens qui se regroupent devant la vitrine d’une libraire à Tunis pour découvrir des livres interdits dont notamment ‘‘La Régente de Carthage’’ de Nicolas Beau et Catherine Graciet. Une autre séquence montre la mère d’un jeune martyr qui parle de sa rencontre avec le président déchu. Un autre moment fort: le retour du chef du parti Ennahdha à Tunis, après plusieurs années d’exil.
Un film documentaire qui immortalise un moment déterminant d’une histoire immédiate, qui est capté dans le vif de l’action par une caméra à la fois gourmande et discrète, qui sait se mettre à l’écoute des pouls d’un peuple et de ses pulsations les plus fortes à un moment de dévoilement.
Imed Bahri (avec Tap).