‘‘Nos Silences’’, le premier roman de Wahiba Khiari, une Algérienne résidant en Tunisie depuis 1997, a été désigné, par les quatre comités de lecture mis en place à cet effet, parmi les finalistes de la 9e édition du Prix des Cinq continents de la Francophonie.


 


Le nom du lauréat (ou de la lauréate) sera annoncé le 27 septembre prochain à Paris et le prix sera remis le 22 octobre à Montreux (Suisse) par Abdou Diouf, Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), en marge du 13e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Francophonie. Le lauréat (ou la lauréate) recevra 10.000 euros (environ 20.000 dinars tunisiens) et c’est l’Oif qui assurera aussi sa promotion sur la scène littéraire jusqu’à la proclamation du lauréat de l’année suivante.

Des mots contre l’amnésie
Parlant de ‘‘Nos Silences’’, publié en 2009 à Tunis aux éditions Elyzad, dirigées par Elisabeth Daldoul, Wahiba Khiari écrit: «Il me fallait parler, parler pour toutes celles qui ont choisi de se taire. Celles qui ont vécu l’horreur mais aussi celles qui, comme moi, ont quitté le pays. Avec un sentiment de culpabilité. On a voulu tourner la page, faire comme si… Malgré ce qui a été dit, déjà écrit sur cette tragédie, l’oubli nous guette. Je ne peux et ne veux oublier ce que nous avons traversé. Mes mots contre l’amnésie collective complice et coupable, des mots pour nous libérer.» Elle fait ici allusion à la tragédie algérienne des années de plomb – les années 1990 – qui forme la trame de son roman.
Wahiba Khiari est née à Alger en 1969. Après des études d’anglais, elle obtient le Capes et enseigne dans un lycée proche de Constantine. En 1997, elle décide de quitter l’Algérie et s’installe en Tunisie. Elle s’inscrit dans un atelier d’écriture, devient responsable du rayon littérature d’une grande librairie de Tunis. Aujourd’hui mariée et maman de deux enfants, elle s’occupe de la communication de cette même librairie.
Les neuf autres romans en lice sont ‘‘L’Aimé de juillet’’ de Francine de Martinoir (éd. Jacqueline Chambon, France), ‘‘Les Aubes écarlates’’ de Leonora Miano (éd. Plon, Cameroun), ‘‘La Conscience d’Éliah’’ de Guy Lalancette (éd. Vlb, Canada-Québec), ‘‘J’aimerais revoir Callaghan’’ de Dominique Farbre (éd. Fayard, France), ‘‘Maleficium’’ de Martine Desjardins (éd. Alto Inc., Canada-Québec), ‘‘Ru’’ de Kim Thuy (éd. Liana Levi,  Vietnam-Canada-Québec), ‘‘Sous la tonnelle de Hyam Yared’’ (éd. Sabine Wespieser, Liban), ‘‘Terre des affranchis’’ de Liliana Lazar (éd. Gaia, Roumanie-France) et ‘‘Les Petits de la Guenon’’ de Boris Diop (éd. Philippe Rey).

Yüsra Mehiri