Le programme détaillé des 15e Journées théâtrales de Carthage (Jtc, 6-13 janvier) a été présenté, mercredi, à Tunis.
C’était au cours d’une conférence de presse au siège de la Bibliothèque nationale (BN) à Tunis, donnée en présence de Mehdi Mabrouk, nouveau ministre de la Culture, en présence de Wahid Saafi, directeur de cette première édition après la révolution, et après Mohamed Driss, qui a dirigé ce festival près de 20 ans.
L’affiche de l’édition est réalisée par le plasticien Adel Megdiche, à partir d’une toile intitulée ‘‘Le Marionnettiste’’, qui utilise le motif du Tanit, la déesse phénicienne, et le masque punique.
La cérémonie d’ouverture, dont la conception artistique a été confiée au comédien Fathi Haddaoui, a été conçue comme un salut aux révolutions arabes et un hommage aux arts scéniques et musicaux.
De manière symbolique, le rassemblement des participants à ce happening aura lieu sur la place des droits de l’Homme, à Tunis. Le cortège se rendra ensuite jusqu’à la place du 14 janvier et poursuivra sa marche à travers les principales artères de la ville. Arrivés devant le Théâtre municipal, les artistes interpréteront des tableaux chorégraphiques. Plusieurs fanfares ainsi que des cavaliers de l’armée nationale, de la police et de la garde nationale donneront un cachet d’authenticité et de prestige à cette parade.
L'ouverture sera assurée par la nouvelle création de Fadhel Jaziri ‘‘Thawrat Saheb Al Himar’’ d’après ‘‘la Révolte de l’homme à l’âne’’ de Ezzedine Madani. Il s’agit d'une interprétation libre du mythe Bouzid, surnommé «l’homme à l’âne», qui, de révolutionnaire combattant pour la liberté et la justice, s’est transformé en tyran sanguinaire dès qu’il a pris le contrôle de Kairouan. Lorsque la sédition a éclaté, elle l’a emporté, lui et les siens
Le spectacle de clôture sera assuré par la pièce ‘‘Tu vois ce que j'ai vu’’, mise en scène de Anouar Chaâfi, d’après des textes de Kamel Bouagila, une production du Centre des arts dramatiques et scéniques de Médenine, une manière aussi de donner voix au chapitre aux troupes régionales.
Cette pièce fait l’éloge de la diversité, en faisant appel à des formes esthétiques nouvelles, dans un théâtre en mouvement, où l’expression corporelle et l’art du mime jouent un rôle important, reléguant parfois la parole au second plan.
Au programme : 53 pièces tunisiennes (10 pour enfants, 6 d’amateurs et 37 professionnelles), 13 spectacles en provenance de pays arabes, africains et européens.
Les représentations théâtrales auront lieu à Tunis, au Kef, à Gafsa, à Médenine, à Sfax et à Sousse, afin de conforter la décentralisation culturelle.
Un colloque international sur thème : «Quel devenir pour le théâtre après les révolutions arabes : esthétiques, témoignages, horizons» aura lieu le 7 et 8 janvier.
Une rencontre-débat autour du texte dramatique («Un texte, plusieurs vies») est prévue le 9 janvier.
Le Centre culturel international de Hammamet accueillera un atelier sur «l’écriture dramatique», qui sera animé par Ezzedine Gannoun et un spécialiste belge.
Dans son intervention au cours de cette conférence de presse, le ministre de la Culture a tenu à expliquer que des commissions indépendantes ont veillé à l’organisation artistique de cette manifestation, notamment à la sélection des œuvres, en se référant aux critères de la créativité et de la qualité. Il a précisé que le travail des commissions s’est déroulé dans le cadre de l’indépendance totale, faisant remarquer que cette édition des Jtc célèbre les œuvres qui portent un regard critique sur la société et sont en phase avec le climat révolutionnaire prévalant dans plusieurs pays arabes.
De son côté, Wahid Saâfi a confirmé que la commission du tri a choisi les œuvres des Jtc en observant la neutralité et l’objectivité. Il a, par ailleurs, indiqué que les Jtc ont invité plusieurs personnalités arabes et étrangères, sans donner d’autres détails, insinuant que la situation sécuritaire dans certains pays arabes laisse planer un doute sur la venue de certains invités.
Source : Tap.