Le budget total du domaine de la culture pour l’année 2012 s’élève à 24 milliards 660 mille dinars. Soit 190 mille dinars de plus par rapport à l’année précédente. Et les produits seront de meilleure qualité. Nous en prenons note.


C’est ce qu’a notamment annoncé (et rassuré), mardi au siège du Premier ministère, Mehdi Mabrouk, ministre de la Culture lors de la rencontre périodique avec les médias. Le sociologue est en tout cas décidé à faire mieux que ceux qui l’ont précédé. Nous ne pouvons que le croire et le prendre au mot. Mehdi Mabrouk a donné dans les détails près la répartition de cette enveloppe. Il était rassurant. Selon lui, le ministère va continuer à subventionner mais tout sera suivi au millime près, avec des expertises financières et dans la transparence la plus absolue. Et adieu aux années Ben Ali...

A chacun sa part du camembert

Selon le ministre, les 36% de ce budget sont destinés aux manifestations culturelles. Quant au budget des festivals nationaux, il s’élève à 8 milliards 160 mille dinars. Soit une augmentation d’un milliard. Selon M. Mabrouk, le budget alloué au 7ème Art est de 22% (soit 5 milliards 300 millions). Par rapport à l’an dernier, il a augmenté de 200 mille dinars.

Quant au théâtre, le parent pauvre, ne bénéficiera que de 13% du budget. Soit 3 milliards 100 mille dinars. Il s’agit du même budget que celui de l’année écoulée. Le domaine livresque bénéficiera, quant à lui, de 14% du budget global. Si on comptait la subvention du papier, le budget alloué au livre serait estimé à 4 milliards 90 mille dinars.

Dans son intervention, le ministre a déclaré que toutes les subventions notamment des espaces privés bénéficiant entre 40 et 60 mille dinars par an, seront revues. Et il n’y aura plus ni corruption ni malversation dans le domaine de la culture.

Pas la peine de rêver : il n’y aura pas de festival de la Chanson pour cette année

D’ailleurs, depuis mardi dernier, une commission indépendante a été nommée pour se pencher (pendant 6 à 9 mois) sur les dossiers de la corruption. Surtout concernant les dépassements dans le domaine du patrimoine qui a le plusété touché.

Pour l’année 2012, il y aura en somme 400 festivals de tout genre. Le Festival de la chanson qui se déroule habituellement en mars, n’aura pas lieu. Selon le ministre : «Un festival ça se prépare et nous allons exceptionnellement le sauter cette année. Nous avons pris cette décision après avoir discuté avec les différents syndicats.

Un musée consacré à Habib Bourguiba verra bientôt le jour. La conception muséologique est déjà prête. Dans la boite d’archive, il y a déjà 500 albums du premier président de la Tunisie, ainsi qu’une quarantaine de tenues vestimentaires. Selon Mehdi Mabrouk, il s’agit d’une partie de notre mémoire qu’on ne peut gommer. «Peu importe, le Tunisien doit se réconcilier avec la mémoire collective», a-t-il précisé.

A bâtons rompus

Le ministère de la Culture qui subventionne le cinéma aura cette année une présence notoire au festival international de Cannes. Sur le scène de nos festivals, ne monteront que ceux et celles qui le méritent, à l’image du festival de Baâlabak, Jarach et autres. Les commissions d’achat notamment d’arts plastiques auront des critères et plus jamais du copinage. «Les anciennes pratiques, c’est terminé», dit-il. Plusieurs ministères se réuniront le 13 mars pour discuter de La Cité de la Culture et en finir définitivement avec tous les problèmes financiers.

Le terrain qui appartenait au ministère de la Culture à Sidi Bou Saïd à Ennejma Ezzahra, que s’est approprié Belhassen Trabelsi a été récupéré. Bientôt à La Marsa, un centre culturel en hommage aux réformistes et oulémas de la ville. Création d’une Caisse de développement culturel et une autre caisse de la dignité pour venir en aide aux artistes qui vivent chichement et n’arrivent ni à s’en sortir ni à se soigner ni à vivre dignement. Les artistes bénéficieront de cartes professionnelles et non de cartes de créateurs...

Z. A.