Groupe star des années 70 et 80, avec sa fusion pionnière de rythmes africains et de rythmes Funk et Soul, Earth Wind & Fire nous a fait revivre samedi une soirée qui restera dans les annales de Jazz à Carthage.

Par Samantha Ben-Rehouma


 

Le funk symphonique d’Earth Wind and Fire, remis au goût du jour grâce à la bande originale du film aux 18 millions d’entrées ‘‘Intouchables’’ a mis le feu sur la scène du Barcelo, pleine à craquer.

 

Al  et Michael Harris. Ph. Samy Snoussi

La formation fondée en 1969 par Maurice White est aujourd’hui rassemblée autour du guitariste Al McKay – compositeur entre autres titres du hit ‘‘September’’ – et du trompettiste Michael Haris. Au total 13 musiciens sur scène dont quatre cuivres qui assènent le funk et des claviers qui lui donnent cette touche symphonique qui avait fait la renommée du groupe.

Un show époustouflant

Earth Wind & Fire, qui nous a fait revivre samedi soir un funk inimitable, est une tempête qui a déferlé sur le monde, dans les années 70 et 80, avec sa fusion pionnière de rythmes africains et de rythmes funk avec la Soul, le R&B et le Disco américains.

 

Al McKay et ses potes en coulisses.Ph. Samantha

Aujourd’hui, Al McKay, qui avait été un des éléments phares derrière la musique instrumentale du super groupe dès le début, retranscrit l’esprit et le son du groupe. Et pour le plus grand bonheur du public, on a pu vivre, ressentir la véritable expérience musicale de Earth Wind & Fire. Le tout sans aucun temps mort, juste quelques «bœufs» pour que Devere Duckett, Tim Owens et Claude Woods soufflent un peu.

Alors on danse…

Non, le Disco n’est pas mort et encore moins has been! Earth Wind & Fire a fait danser plusieurs générations grâce à son extraordinaire musique. Le spectacle pensé pour les fans de la première heure mais également pour toute une nouvelle génération qui a pu découvrir ce groupe mythique à travers les deux scènes les plus marquantes d’‘‘Intouchables’’: celle de la danse endiablée d’Omar Sy sur ‘‘Boogie Wonderland’’ et celle où Omar prend le volant de la Maserati aux côté de François Cluzet pour une petite virée «sensation» sur ‘‘September’’.

 

Jazz à Carthage3.Ph. Samantha

Pas étonnant donc que les jeunes aient répondu présents samedi afin de réécouter ces chansons au succès planétaire. Ceux qui, comme l’a écrit le magazine ‘‘Rolling Stone’’, ont ouvert la voie à des artistes comme Prince, les Fugees… ont transformé le Barcelo en immense dancefloor, on se serait presque cru dans les clubs et les soirées new-yorkaises.

Dès les premières notes, le public s’est levé pour danser, chanter… Bref, une soirée mythique qui restera dans les annales de Jazz à Carthage tant le public était heureux d’être là.

Al Mc Kay toujours au top

 

Un public aux anges. Ph. Samy Snoussi

Les Earth Wind & Fire n’ont pas pris une ride, Al McKay et ses musiciens (All Stars) peuvent être fiers de leurs performances car ils sont les dignes interprètes de Maurice White, Philip Bailey, Verdine White et autres membres du groupe. Une mention spéciale à Ed Wynne, le saxophoniste qui nous a époustouflés sur les titres ‘‘After The Love Has Gone’’ et ‘‘Reasons’’ ainsi qu’à Tim Owens, dont la voix est semblable à celle de Philip Bailey…

Le succès d’Earth Wind & Fire réside surtout du fait que durant plusieurs décennies ils ont réussi à toucher toutes les générations avec des tubes inoubliables qui ont enflammé les pistes de danse du monde entier : September, Let's groove Tonight, Boogie Wonderland... Avant d’intégrer EWF, Al MCkay avait déjà fait ses armes aux côtés d’Ike Turner ou du célèbre Isaac Hayes. Producteur, chef d’orchestre, instrumentiste, il a accompagné des stars aussi diverses que Gene Harris, Herbie Hancock, les Temptations ou Ramsey Lewis... Pour Jazz à Carthage il nous a concoctés un large casting de musiciens suprêmes pour l’accompagner et pour explorer pleinement une nouvelle scène musicale, célébrant ainsi l’incroyable parcours de cet immense artiste, maintes fois récompensés.

 

Un concert inoubliable de Jazz à Carthage.Ph. Samy Snoussi

Ce concert nous a permis d’apprécier ses performances (enfin dévoilées au grand public) tout au long de ses années passées au sein du groupe pour nous faire revivre l’atmosphère du Earth Wind & Fire de la grande époque. Vivement leur prochain concert!