Lookée, drôle et spontanée, Inna Modja nous a offert au public de Jazz à Carthage un univers unique, soul and swing. Julian Perretta a été, pour sa part, le bourreau des cœurs auprès des jeunes Tunisiennes.
Par Samantha Ben-Rehouma
Jazz à Carthage, dimanche après-midi, côté programmation, c’était place aux jeunes! En effet, les jeunes fans composés surtout de filles étaient venus voir «en live et en vrai» (hé oui, je vous parle d’un temps où le «en chair et en os» date de Mathusalem) les chanteurs top du moment: Inna Modja et Julian Perreta. Si ces deux artistes ne jouent pas dans la même cour musicalement parlant, ils auront au moins eu quelque chose en commun: des émotions fortes et la chaleur du public de Carthage.
Inna Modja répond aux questions des confrères (Ph. Samantha).
Pas «mauvaise» du tout!
Lookée, drôle et spontanée, à la fois mannequin et chanteuse, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Inna Modja n’est pas une artiste comme les autres! Inna qui veut dire «mauvaise fille» et Modja «petite peste» – surnom donné par sa maman – en langue peul, est l’avant-dernière d’une fratrie de 7 enfants!
Découverte par Salif Keïta en personne, elle nous a régalés avec ses tubes, ‘‘La Fille du Lido’’, ‘‘French Cancan’’ (le tsunami des ondes qui l’a fait découvrir). Les fans, qui ont vite délaissé leur fauteuil pour se ruer devant la scène, étaient ravis de pouvoir saluer de plus près en touchant les mains de la chanteuse. Avec ‘‘Let’s go to Bamako’’, ‘‘For my Land’’: une invitation au voyage, Inna nous a emportés vers de nouveaux horizons, ceux du Mali, le pays de son enfance.
A l’heure où le climat politique au Mali est instable et plus que sensible, les pensées d’Inna Modja, comme elle l’a souligné lors du concert, vont à sa famille restée au pays. Elle a voulu expliquer à son public chaque chanson de son répertoire rendant ainsi le concert plus intimiste.
Inna Modja la petite ''sister" a fait du chemin (Ph. Samy Snoussi).
Sous la coupe afro, derrière le trait d’eye-liner et la voix soul se cache la jolie Inna Modja qui nous a offert un univers unique, soul and swing qui fait sa marque de fabrique et aussi étrange que cela puisse paraître et bien que très différentes, elle me fait penser à Adèle. Des Girls Next Door qui font rêver toutes les femmes «normales» et qui vivent une success story bien méritée. Souhaitons-lui donc que du bonheur, et d’aller le plus loin possible.
Amadou et Mariam peuvent être fiers de leur «sister»!
«Vous êtes un public vraiment chaud»
21 ans et déjà deux tubes à son actif sur son premier album ‘‘Stitch Me Up’’ – qui n’a jamais fredonné ‘‘Wonder Why’’? –, Julian Perretta, non dénué de talent, s’est déjà forgé une solide réputation. Aussi lorsqu’il entra sur scène pour dire qu’hier encore il était à Los Angeles et qu’il est venu juste pour Jazz à Carthage, inutile de préciser que les décibels sont montés d’un cran! Et lorsqu’il commença à chanter, il fut si surpris de voir ses fans reprendre à l’unisson ses chansons ‘‘Ride My Star’’, ‘‘If I Ever Feel Better’’, ‘‘Best Friend’’ ainsi que la chorégraphie de ‘‘Generation X’’ (son nouveau single) qu’il dit à plusieurs reprises: «I’m very happy to be here» (Je suis très content d’être avec vous); c’est dire le succès de ce bourreau des cœurs auprès des jeunes Tunisiennes qui, à la limite hystériques, ont donné du fil à retordre aux services d’ordre!
Inna Modja (Ph. Samy Snoussi).
Ce jeune chanteur-auteur-compositeur n’est pas prêt d’oublier son concert au Barcelo tant le public était chaud. Séduit par notre jeunesse Tunisienne, il a pu constater qu’elle n’a rien à envier aux autres.