Raja Farhat donnera, le dimanche 13 mai, sa pièce de théâtre ‘‘Bourguiba, dernière prison’’, à l’espace Ductad (galerie marchande à Dubaï dans les Emirats arabes unies). Modernistes ne pas s’abstenir!


Il y a près d’un an, Lotfi Bouchnaq, notre chanteur national – à l’invitation du Tunisian Business Council (Tbc) –, a donné un gala de charité. Les recettes de la soirée (400.000 DT) ont été versées dans les caisses du Croissant rouge tunisien. Pour cette année, c’est l’homme de théâtre Raja Farhat qui s’est glissé dans la peau de Bourguiba pour faire son théâtre à Dubaï.

Abderraouf El May, président du Tbc à Dubaï, souhaite, à travers cet événement, promouvoir l’image de son pays qui a choisi d’être à la fois musulman et moderniste. 

La tournée posthume de Bourguiba

Cette pièce postrévolutionnaire a eu beaucoup de succès. Elle relate les années de prison de Bourguiba, le premier président tunisien. La «dernière prison», selon Raja Farhat, ce sont les 13 années d’exil intérieur à Monastir après le coup d’Etat pacifique tramé par Ben Ali, en 1987, et jusqu’à la mort du «Combattant Suprême» en 2000.

C’était donc les saisons mortes d’un combattant qui a fait de bonnes choses comme il a fait aussi des ratages alors qu’il était aux commandes du pays.

Raja Farhat, en maître de scène, passera en revue pendant 2 heures trente l’histoire d’un siècle de combat.

L’homme de théâtre souligne le trait vers la fin de sa pièce sur l’après Bourguiba. Des regrets pour les uns et des règlements de compte posthumes pour les autres. Et de s’arrêter sur les pleurs des femmes et des hommes modernistes qui veulent aller vers le futur et ne pas être tirés vers le bas par des réactionnaires.

Depuis le 2 décembre 2011, la pièce donnée en première au Théâtre municipal de Tunis, n’a pas cessé d’être applaudie lors de plusieurs tournées. A Sfax, Monastir, Sousse et tout récemment à Paris, Bourguiba, vivant ou mort, continue à accrocher, à drainer la foule.

Et à impressionner le monde par ses dons de visionnaire. Il reste à savoir si, à Dubaï, Bourguiba va ou non avoir des adeptes posthumes? On sait cependant que le fondateur des Emirats arabes unis, cheikh Zayed Al Nahyan, était un grand admirateur de l’ex-président tunisien.

I. B.