Après l’Irak et l’Afghanistan, en exclusivité, le scénario d'un film catastrophe de la prochaine guerre qui se déroulera... en Tunisie. Si on ne réagit pas à temps pour arrêter les violences larvées commises par les salafistes jihadistes….

Par Hakim El Frigui


Les islamophobes va-t-en-guerre du monde entier doivent se frotter les mains. Leur prochaine croisade, ils la feront sans doute en Tunisie. Allez, encore un peu, juste un peu, encore un acte ou deux d’un salafiste fou et excité, et le prétexte sera tout trouvé pour que l’Onu se réunisse et décide d’intervenir en Tunisie.

La destruction d’un pays en direct

Jihadistes sur quelques rochers du Sahara.

Vous trouvez qu’on exagère un peu? Peut être, mais alors juste un peu, car au rythme où vont les choses, promis, d’ici un an ou deux, et on y sera. On peut même vous raconter le scénario car il y a eu plein de mauvaises séries tv avant la Tunisie. Il y a eu l’Irak avec ses milliers de morts innocents et en ce moment même il y a l’interminable feuilleton afghan. Du pur régal pour ceux qui aiment voir du sang, des larmes et la destruction d’un pays en direct.

Pour le scénario tunisien, voici comment ça va se passer. Enfin, à peu près. Il y aura un petit cinéma médiatique mondial montrant quelques énergumènes bien poilus et déguisés dans un accoutrement de grand jihadiste devant Allah en train de raconter n’importe quoi, de lapider une femme et de s’entraîner au jihad… bref quelques images réelles (ou inventées) qui mettent bien en colère et qui donnent envie de cogner sur ces imbéciles.

Après, il y aura un héros – le plus souvent occidental – qui surgira dans la scène pour dire que ça suffit et qu’il faut attaquer avec son avion ces «sauvages terroristes». A vrai dire, comme il aura été bien «travaillé et conditionné» avant avec toutes ces images horribles, le spectateur mondial sera ravi et n’y verra aucune objection. En quelques séquences, le tour sera joué. Les bombardiers pourront commencer leur sale travail.

Des Jihadistes d'Al-Qaïda au Sahara, c'est la porte à côté…

Les salafistes cannibaliseront leurs «frères» nahdhaouis

Seule victimes réelles de ce scénario, l’islam – religion de paix, dit-on pourtant –, et en Tunisie, comme en Afghanistan, des milliers d’innocents (enfants et adultes) victimes collatérales tant des bombardements aveugles que des kamikazes terroristes.

Le plus extraordinaire dans ce scénario, en partie écrit ailleurs qu’en Tunisie, c’est que la première victime en sera Ennahdha. Ce parti qui avait tout pour réussir au début du film mais qui aura gâché toutes ses chances parce qu’il n’a pas vu que le salafiste voulait le cannibaliser. On ne se souviendra pas à la fin du film si Ennahdha manipulait ou subissait le salafisme mais on verra juste que comme Abel a tué Caïn, le salafisme a cannibalisé son «frère» nahdhaoui.

Le feu couve, et le gouvernement temporise….

Et puis, au fond, tous ces détails de lutte de pouvoir où des frères se tuent, c’est juste pour pimenter l’histoire et faire avancer le scénario. Ce qui est important c’est la fin de l’histoire. Et c’est là que réside le gros problème. Eh oui car il y a la Tunisie dans le scénario. Et dans ce pays, il y des gens appelés les Tunisiens qui n’ont pas envie de voir des néo-colons venir demain bombarder et détruire leur pays sous prétexte que quelques jihadophiles ont élu domicile chez eux.

Morale de l’histoire: Ennahdha doit se réveiller une fois pour toute et prêter toute l’attention requise à la question salafiste avant que le rêve tunisien se transforme en scénario cauchemardesque.