Selon Sami Remadi, président de l’Association tunisienne de la transparence financière (Attf), en visite actuellement en Suisse, l’interview du président Marzouki à la chaîne TSR1 a suscité un malaise chez les responsables suisses.


Dan cette interview, diffusée le 28 mai, le président de la république provisoire a appelé les autorités suisses à accélérer le processus de restitution des avoirs du clan de l’ex-président Ben Ali gelés par la Confédération suisse début 2011.

Cet argent – environ 60 millions de francs suisses – représente un montant «dérisoire» par rapport à ce que les banques suisses auraient accepté, a estimé M. Marzouki, qui a souhaité rencontrer le Conseil fédéral pour évoquer ce dossier lors de son passage en Suisse en juin prochain.

Selon M. Remadi, ces critiques, qui «ont fait grincer des dents» en Suisse, sont «non fondées» et dénotent une «méconnaissance du dossier». «Elles ne peuvent que nuire aux relations de confiance établies avec les autorité suisses concernant la récupération des biens mal acquis», ajoute le président de l’Attf.

Evoquant le «malheureux problème de 3000 jeunes qui se sont un peu perdus», en Suisse, M. Marzouki a expliqué dans la même interview: «Ce ne sont pas le genre d’émigrants que nous aimerions voir s’installer dans des pays amis. Nous allons pouvoir trouver des solutions humaines à ce problème douloureux».

«A ma connaissance, aucun vol spécial n’a eu lieu. Mais si les Suisses se débarrassent de ces importuns de manière brutale, ce sera très mal vécu en Tunisie», a estimé Moncef Marzouki. Et d’avertir: «Personne ne peut accepter que l’on chasse 3.000 pauvres qui ont quitté la Tunisie parce qu’ils n’arrivaient pas à y vivre et que l’argent qui pourrait les faire vivre est dans les banques suisses. J’espère que nos amis suisses vont prendre en compte cette contradiction.»

I. B.

Vidéo de l'interview.