«L’Etat du Qatar est un partenaire de la révolution tunisienne», a déclaré Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, parti islamiste au pouvoir en Tunisie, dans une interview au journal ‘‘Al-Arab’’.
Le Qatar a contribué à la révolution tunisienne à travers l’apport médiatique de la chaîne Al-Jazira et son soutien à la révolution même avant son succès», a dit M. Ghannouchi. Et d’ajouter, sans préciser s’il parlait en son nom propre, au nom de son parti ou au nom de tous les Tunisiens: «Nous sommes reconnaissants au Qatar et à son émir et leur encouragement à l’investissement en Tunisie».
Au moment où des voix s’élèvent pour dénoncer l’allégeance, insupportable car touchant à la souveraineté nationale, d’Ennahdha et du gouvernement qu’il dirige à la monarchie moyenâgeuse en place au Qatar, ces déclarations de M. Ghannouchi ne vont pas arranger les choses. Pire : elles confirment ce que beaucoup de Tunisiens savent, à savoir que le Qatar joue un rôle de premier plan en Tunisie, à travers ses alliés du parti islamiste tunisien.Son objectif: faire capoter la révolution de la liberté et de la dignité, empêcher qu’elle débouche sur une véritable démocratie moderne au sud de la Méditerranée (le contre-exemple absolue qui fait peur aux Qataris et aux Saoudiens) et livrer le pays, si possible, aux salafistes wahhabites, afin qu’ils le fassent revenir un siècle en arrière.
I. B.