A l’appel de l’Union régionale du travail (Urt) de Jendouba (nord-ouest), la grève générale a été grandement suivie mardi malgré la tension entre partisans et contestataires.
N’ayant pas eu, lors d’une réunion tenue dimanche à Tunis, un accord avec le gouvernement provisoire quant aux revendications relatives au développement dans la région, l’Urt de Jendouba a mis en exécution, mardi, la décision de la grève générale.
Pour ou contre les projets du gouvernement
Selon les syndicalistes, la grève générale a été suivie par 90% de la population, surtout dans le secteur public (milieux hospitalier et scolaire).
Dès le matin, Jendouba était sous haute tension et la région était divisée entre partisans et contestataires de la grève.
Certains gérants de commerces et autres établissements privés n’ont pas suivi l’appel syndical. Ce qui leur a valu la colère de quelques jeunes qui, en les agressant et leur jetant des pierres, ont tenté de les forcer à fermer boutique.
En face, le clan adverse. D’autres jeunes opposés à la grève, se sont mobilisés pour faire pression sur des grévistes afin d’ouvrir boutique et travailler.
Résultat: des menaces, des violences et des jets de pierres de part et d’autre et la gronde est montée d’un cran. Ce qui a poussé les forces de sécurité à intervenir avant que la situation n’empire.
Selon les membres de l’Urt, les auteurs des violences ne sont autres que des personnes barbues venues menacer de mettre le feu à leur siège.
Cette version ne correspond nullement à celle des nahdhaouis soutenus par des salafistes qui disent que les jeunes n’ont fait que poursuivre ceux qui les ont agressés jusqu’au local de l’Union.
Selon les représentants d’Ennahdha à Jendouba, ce n’est pas la question des revendications de droits qui dérange, mais le choix de la date qui ne sert nullement les intérêts de la région.
Chacun campe sur sa position
Selon Taoufik Zaïri, le moment n’est pas bon et la région a besoin d’un climat serein pour mettre en marche les projets gouvernementaux et relancer enfin l’économie.
Au programme du gouvernement Jebali: 660,8 millions de dinars (MD) pour la réalisation de 180 projets dans le gouvernorat de Jendouba.
La partie syndicale, quant à elle, a estimé que ces projets ne répondent pas aux priorités de la région. Ce sont pour la plupart de vieux projets de l’ancien régime, simplement réchauffés.
I. B.