L’ancien leader de la gauche tunisienne commente pour Kapitalis l’arrestation de son ancien compagnon de combat Ahmed Smaoui, interrogé dans une affaire de corruption liée à la gestion de Tunisair.

«Je n’ai pas apprécié qu’il travaille avec Ben Ali, quoique je comprenne qu’il a cru qu’il pouvait être utile; je crois que c’est quelqu’un d’honnête, mais peut-on rester avec les mains propres quand on fréquente, peu ou prou, les égoûts?», a déclaré à Kapitalis Gilbert Naccache, en commentant l’arrestation d’Ahmed Smaoui, son ancien compagnon de lutte contre la dictature de Bourguiba durant les années 60. Les deux hommes étaient militants du mouvement Perspectives Tunsiennes et ont fait de la prison ensemble.

Ahmed Smaoui a rejoint le régime de Ben Ali au lendemain de son accession au pouvoir en 1987 alors que Gilbert Naccache est resté fidèle à ses principes et s’est converti en écrivain. Il publié ‘‘Cristal’’ (éditions Salammbô, 2001), ‘‘Le Ciel est par-dessus le toit’’, (éditions du Cerf, 2005), ‘‘Qu’as-tu fait de ta jeunesse’’ (éditions Mots Passants, 2009) et récemment ‘‘Vers la démocratie?’’ (éditions Mots Passants, 2012).

«Je ne sais pas quoi penser, surtout s’il s’agissait de régler des comptes à Tunisair et non d’ouvrir des enquêtes plus générales sur toutes les entreprises publiques, dont la fonction réelle était d’assurer une clientèle au pouvoir et non de répondre à des besoins économiques», commente Gilbert Naccache. «Dans cette optique, qu’il y ait eu des emplois fictifs n’a rien d’étonnant», ajoute-t-il.

Toutefois, M. Naccache a insisté que le fait qu’il «n’a pas d’info sur l’affaire Smaoui et les problèmes de Tunisair». «J’ai depuis longtemps perdu de vue Ahmed Smaoui, et je ne peux dire que des généralités (…) Jusqu’à preuve du contraire, je crois qu’Ahmed Smaoui a assumé ses fonctions avec honnêteté» conclut-il.

T. M.

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