Un mémorandum d’entente a été signé, lundi après-midi, à Tunis, entre la Tunisie et la Suisse, qui instaure une sorte d’émigration concertée en contrepartie du rapatriement des immigrés illégaux tunisiens en Suisse.
Signé par Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères et Simonetta Sommaruga, chef du Département fédéral de justice et police (Dfjp) suisse, cet accord de coopération définit les domaines d’intervention de chaque pays et ouvre la voie à une émigration vers la Suisse, dans le cadre d’une «approche concertée», à l’instar de ceux déjà signés avec l’Italie et la France.
Il s’agit là d’un accord d’émigration légale qui prévoit la formation professionnelle de 150 jeunes tunisiens par an pour une période d’environ 18 mois. Sanctionnée par un diplôme suisse, cette formation permettra aux jeunes tunisiens d’effectuer un stage dans une entreprise helvétique et d’intégrer le marché de travail suisse s’ils réussissent à décrocher un emploi dans une entreprise.
Cet accord prévoit également de faciliter le séjour en Suisse pour certaines catégories socio-professionnelles (hommes d’affaires, médecins, etc.). Il englobe aussi les étudiants tunisiens qui pourront bénéficier, au-delà de la période d’études, d’un délai de séjour pour acquérir une expérience professionnelle.
En vertu de ce mémorandum d’entente, une aide de 6.000 francs suisses (10.000 tunisiens) sera accordée par les autorités helvétiques à chaque Tunisien en situation irrégulière qui sera renvoyé, de manière volontaire ou forcée, vers la Tunisie.
Le retour des Tunisiens se fera en petits groupes de 2 à 3 personnes, maximum, dans le respect de la dignité humaine et de la convention des droits de l’Homme, précise le communiqué du ministère des Affaires étrangères, qui mesure toute l’incongruité de cet aspect de l’accord.
Il est à noter qu’au cours de l’année écoulée, 2.570 demandes d’asile politique ont été déposées par des Tunisiens en Suisse, seuls deux cas ont été avalisés.
Depuis la révolution du 14 janvier, la Suisse a décidé d’apporter son soutien à la Tunisie en matière de développement régional. Il s’agit de réserver une enveloppe de 8 millions de francs suisses par an sur une période de 5 ans consacrés à la réalisation de projets de développement.
Le soutien apporté par la Suisse à la Tunisie est axé autour de trois domaines clés: le soutien à la transition démocratique et aux droits humains, le développement économique et la création d’emplois ainsi que la gestion durable des migrations et la protection des réfugiés dans les camps du Sud tunisien.
I. B. (avec Tap).