L’armée tunisienne, très sollicitée depuis janvier 2011 comme elle ne l’a jamais été dans son histoire, est, ce soir, dans un état d’alerte maximale.
Rachid Ammar, le chef d’état-major interarmées, et ses troupes appréhendent ce vendredi 15 juin, proclamé journée d’action pour la défense des valeurs sacrées de l’islam par les groupes extrémistes religieux. Et même si le ministère de l’Intérieur n’a pas autorisé la marche à laquelle a appelé le chef du mouvement islamiste Ennahdha au pouvoir, rien n’indique que les éléments les plus ultras de ce parti ne se décideront pas à manifester tout de même bruyamment après la prière du vendredi, et pas seulement dans les rues de Tunis.
L’armée appréhende aussi un grand rassemblement des groupes salafistes dans la ville de Kairouan pour une action coup de poing ou une démonstration de force.
Dans tous les cas, l’armée devra assurer le soutien nécessaire aux autres forces de sécurité déployées sur le terrain et qui sont depuis plusieurs semaines une cible privilégiée des salafistes. Plusieurs de leurs postes ont en effet été saccagés ou incendiés par ceux que M. Ghannouchi appelle «nos enfants».
I. B.